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Études

Publié le 10 mai 2005Lecture 2 min

OPTIC - L'amiodarone réduit les chocs délivrés par le défibrillateur

A. MARQUAND, Saint-Raphaël

ACC

On sait que les défibrillateurs automatiques implantables (DAI) réduisent substantiellement la mortalité des patients à risque de TV et de FV, mais les chocs ou la perspective d’en recevoir un en pleine conscience sont douloureux et anxiogènes.
L’idée a été de tenter un traitement antiarythmique pour limiter les circonstances de survenue des chocs, en agissant préventivement à la fois sur les tachycardies supraventriculaires et les TV/FV. Ainsi, le bénéfice des deux approches serait additif. L’étude OPTIC est donc partie de cette hypothèse : ajouter un traitement antiarythmique en plus d’un traitement bêtabloquant, assez précocement après l’implantation d’un DAI programmé de manière optimale.

Objectif Deux antiarythmiques de la classe III de Vaughan-Williams — l’amiodarone et le sotalol — ont été comparés au traitement bêtabloquant seul.   Méthode - L’étude OPTIC a été réalisée de manière randomisée, en ouvert, en trois groupes parallèles, avec un suivi de 1 an, dans 39 centres (Canada, Allemagne, USA, Suède, Autriche et Royaume-Uni). Les critères d’inclusion ont été l’existence : - d’une TV documentée soutenue, - ou de FV/arrêt circulatoire avec une FEVG inférieure ou égale à 40 %, - ou une inductibilité de TV/FV + FEVG inférieure ou égale à 40 %, - ou TV/FV inductible avec syncope récente inexpliquée - et implantation récente d’un DAI double chambre St Jude Medical. Ont été exclus les QT longs, les indications des antiarythmiques de classe I ou III, un traitement antérieur par amiodarone ou sotalol, et les contre-indications à ces traitements. Les patients ont reçu : - soit un bêtabloquant seul (n = 138) — métoprolol 100 mg/j ou bisoprolol 10 mg/j ou carvédilol 50 mg/j, - soit le même bêtabloquant + amiodarone à raison de 800 mg/j pendant 2 semaines puis 400 mg/j pendant 4 semaines puis 200 mg/j ensuite (n = 140), - soit seulement le sotalol 240 mg/j en 2 à 3 prises (n =134).   Résultats Les résultats montrent une réduction du risque de choc dans les 2e et 3e bras comparativement au bras bêtabloquant seul (p = 0,0003), avec une supériorité du bras amiodarone sur le bras sotalol, la différence étant encore plus nette si l’on exclut les 21 premiers jours, pendant la dose de charge. Durant le suivi, on enregistre 4,3 % d’hypothyroïdies et 1,4 % d’hyperthyroïdies sous amiodarone. La tolérance, appréciée d’après les pourcentages d’arrêts de traitement en cours d’étude, est la plus basse pour le sotalol, suivie par l’amiodarone et les bêtabloquants. En conclusion   L’amiodarone permet une réduction de 73 % des chocs chez les porteurs de DAI, réduisant les chocs appropriés mais aussi inappropriés et leur fréquence globale. Le sotalol s’avère moins efficace et moins bien toléré. Cependant, l’étude SHIELD (AHA 2004) avait montré que l’azimilide permet également de diminuer les chocs et une comparaison entre les deux antiarythmiques serait maintenant intéressante. Retenons que la réduction des circonstances amenant aux chocs des DAI est à l’ordre du jour et qu’un traitement bêtabloquant, même bien conduit, n’y arrive pas, ce qui justifie le recours à l’amiodarone. Un tel effet est destiné à améliorer la sécurité et le confort des patients, et peut-être, augmenter la longévité du DAI.

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