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Diabéto-Cardio

Publié le 06 juin 2023Lecture 2 min

Diabète de type 2 : l’existence de troubles psychiatriques sévères serait associée à un pronostic cardiovasculaire défavorable

Patrice DARMON, Marseille

Les patients atteints de troubles psychiatriques sévères comme la schizophrénie, la bipolarité ou la dépression majeure présentent une réduction de l’espérance de vie pouvant aller jusqu’à 20 ans, en particulier en raison d’une surmortalité d’origine cardiovasculaire. Ces patients ont également un risque accru de diabète de type 2 (DT2), multiplié par deux ou par trois par rapport à la population générale, en raison notamment d’une prévalence plus importante du surpoids et de l’obésité ou de l’impact de certains psychotropes. Chez les patients vivant avec un DT2, la dépression grave est associée à une augmentation du risque de morbi-mortalité cardiovasculaire mais les données concernant la schizophrénie ou les troubles bipolaires sont plus limitées et parfois discordantes.

À partir des données d’un registre national regroupant 99 % des personnes vivant avec un diabète en Ecosse, Fleetwood et coll. ont inclus 259 875 patients chez qui un diagnostic de DT2 a été porté entre 2004 et 2018 et ont ensuite utilisé les codages hospitaliers pour étudier le lien entre troubles psychiatriques sévères (dont le diagnostic a été porté après 18 ans et avant celui du diabète) et morbi-mortalité cardiovasculaire ultérieure. Ils ont ainsi identifié environ 2 621 patients souffrant de schizophrénie (1,0 %), 1211 souffrant de troubles bipolaires (0,5 %) et 7903 souffrant de dépression majeure (3,0 %) ; ils ont ensuite recensé 24 873 événements cardiovasculaires majeurs (ECVM) et 51 029 décès au terme d’un suivi moyen de 6,9 ans et 7,1 ans, respectivement. Après ajustements multiples incluant les principales caractéristiques sociodémographiques, l’âge au diagnostic du diabète, l’origine ethnique, l’index de précarité, les antécédents de maladie cardiovasculaire, les comorbidités (index de Charlson modifié), l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, l’HbA1c, l’IMC ainsi que la consommation d’alcool et/ou de tabac, on retrouve une augmentation du risque d’ECVM en cas de troubles psychiatrique sévère (schizophrénie : HRa 1,07 [IC95% 0,93-1,24] ; troubles bipolaires : HRa 1,37 [IC95% 1,15-1,62] ; dépression majeure : HRa 1,22 [IC95% 1,14-1,30]) et ces résultats sont observés à l’identique dans le sous-groupe de patients en prévention cardiovasculaire primaire à l’inclusion. Ces associations sont également retrouvées pour la mortalité cardiovasculaire et la mortalité totale (schizophrénie : HRa 2,01 [IC95% 1,66-2,42] et 1,89 [IC95% 1,73-2,05] ; troubles bipolaires : HRa 1,36 [IC95% 1,05-1,77] et 1,50 [IC95% 1,34-1,68] ; dépression majeure : HRa 1,29 [IC95% 1,17-1,42] et 1,28 [IC95% 1,22-1,35]). En dépit de ses limites méthodologiques, cette étude suggère que dans le DT2 l’existence de troubles psychiatriques sévères pourrait être associée à un risque accru de mortalité totale et de morbi-mortalité cardiovasculaire. En dépit des multiples ajustements statistiques réalisés, il est vraisemblable que ce sur-risque s’explique par la fréquence accrue de l’obésité, de la sédentarité, du tabagisme, de la consommation excessive d’alcool et d’autres comorbidités en cas de troubles psychiatriques sévères. On peut sans doute également imputer ce pronostic médiocre à une prise en charge moins optimale des différents facteurs de risque et/ou des pathologies cardiovasculaires dans cette population. Publié par Diabétologie Pratique

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