Aurélien HOSTALRICH, Chirurgie vasculaire, CHU de Toulouse
La figure 1 présente l’exposition obtenue après artériotomie longitudinale de l’artère poplitée (le lac rouge est haut). L’intima s’est immédiatement rompu, libérant une gelée mucoïde typique qui faisait pression au sein de la paroi artérielle, responsable de la sténose (flèche noire).
Figure 1. Artériotomie longitudinale de l’artère poplitée avec expression du liquide mucoïde présent au sein de la paroi artérielle (flèche noire).
La figure 2 présente la rupture intimale par laquelle le liquide mucoïde est sorti, avec l’aspect remanié des autres couches de la paroi artérielle. La figure 3 permet de voir l’envahissement de la paroi artérielle avec un bombement antérieure, du fait de la présence du kyste.
Figure 2. Intima ouvert permettant de voir le kyste par l’intérieur.
Figure 3. La flèche noire pointe l’épaississement de la paroi artériel au sein de laquelle le kyste s’était formé.
Vue l’étendue de la lésion artérielle, ainsi que le caractère antérieur du kyste, nous avons préféré réaliser un remplacement artériel complet par court pontage prothétique de 3 cm plutôt qu’un patch. L’ablation de l’artère permet en même temps de rechercher plus facilement la communication avec la cavité articulaire du genou et en réaliser la fermeture (figure 4).
Figure 4. La flèche verte cible l’artère poplitée transectionnée. La flèche jaune présente le pertuis retrouvé, communicant avec l’articulation du genou qui sera refermé de manière étanche.
Les suites opératoires ont été simples avec une sortie en marchant au 2e jour opératoire. Le patient a été revu à 3 mois sans problème cicatricielle, avec une reprise de la marche rapide dès à présent et un échoDoppler ne retrouvant aucune anomalie sur la reconstruction. L’examen anatomopathologique a confirmé le caractère bénin et mucoïde de la lésion.
L’étiologie de ces kystes est encore assez floue, notamment due à leur rareté mais doit être envisagé dans ce cas une lésion focale chez un patient sans artériopathie. L’IRM est l’examen de référence pour la confirmation diagnostique avant une prise en charge radicale.
Une ponction évacuatrice n’a pas été envisagée vu le caractère très sténosant de cette lésion, mais aussi le risque de récidive, ce qui ne nous apparaissait pas opportun chez ce patient très actif. De même, le traitement endovasculaire de cette lésion rétrogonale n’est pas recommandé à fortiori chez ce patient en excellent état général.