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Publié le 30 mar 2023Lecture 3 min

EVAR : surmortalité liée au cancer liée à une plus forte

Jimmy DAVAINE, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris

Le traitement endovasculaire des anévrismes de l’aorte abdominale a supplanté la chirurgie ouverte, devenant le traitement le plus fréquemment utilisé. Les essais randomisés contrôlés ont établi l’avantage de cette technique moins invasive en termes de mortalité précoce. Néanmoins une préoccupation vient de la constatation d’un rattrapage tardif de cette mortalité entre les deux groupes. Une raison pourrait être une surmortalité liée au cancer dans le groupe EVAR. Cette dernière pourrait être liée à une plus forte irradiation, en particulier pour ce qui concerne les cancers abdominaux eu égard au champ d’irradiation.

Méthodes Étude anglaise rétrospective portant sur la période 2005-2013 incluant tous les patients de plus de 50 ans traités pour anévrisme de l’aorte abdominale. Le registre utilisé est celui du Hospital Episode Statistics (HES) en lien avec le Nation Health Service (NHS). Ce registre utilise la classification internationale des maladies et la classification des interventions et des procédures, ce qui a permis aux auteurs d’identifier les patients opérés puis parmi eux, les patients développant un cancer durant le suivi.   Résultats 39 390 patients ont été inclus dans l’étude dont 14 419 dans le groupe EVAR et 24 971 dans le groupe chirurgie ouverte. Les patients traités par EVAR étaient plus âgés et avaient plus de comorbidités que ceux traités par chirurgie ouverte. La proportion de décès par cancer quels qu’ils soient était plus élevée (18 %) dans le groupe EVAR que dans le groupe chirurgie ouverte (14,7 %). Pour le groupe chirurgie ouverte, la cause la plus fréquente de décès était la rupture à l’admission : 23,1 % contre 5,4 % dans le groupe EVAR. Pour ce qui concerne les patients opérés de manière élective, la cause la plus fréquente de décès dans le groupe chirurgie ouverte était l’anévrisme lui-même alors que c’était la cardiopathie ischémique dans le groupe EVAR (10,7 % et 9 %, respectivement). Le suivi médian était de 2,5 années. Au cours de ce suivi l’indemnité de cancer abdominal était plus faible dans le groupe EVAR que dans le groupe chirurgie ouverte (HR : 1,14 ; p = 0,0153). De plus, le traitement par EVAR était associé à une diminution de l’indemnité de cancer globale au cours du suivi en comparaison à la chirurgie ouverte (HR : 1,09 ; p = 0,0142). Le groupe endovasculaire était également porteur d’une surmortalité liée au cancer. Il n’y avait pas de relation entre le risque de cancer du poumon et le type de traitement, EVAR ou ouvert. Il n’y avait pas non plus de relation statistique entre le type de traitement et les cancers liés à l’obésité. Au sein du groupe endovasculaire, il n’y avait pas de différence entre les patients suivis par scanner ou suivis par une autre modalité en termes de survenue de cancer ou de décès. Cette étude montre qu’il existe un risque accru de cancer abdominal après traitement par EVAR. Ce n’est pas le cas pour les autres types de cancers. Il n’a pas été montré d’influence de la surveillance par scanner sur ce résultat. Ceci conduit à supposer que c’est l’irradiation peropératoire qui pourrait causer des lésions de l’ADN. Les auteurs plaident pour un renforcement des mesures de réduction de l’irradiation peropératoire (irradiation totale, angulation de l’ampli, cadence, position de la table, matériel de radioprotection, etc.). La limite principale de cette étude outre son caractère rétrospectif est la présence de facteurs confondants puisque la survenue des cancers est multifactorielle. Markar SR et al. J Vasc Surg 2019 ; 69 : 1776-85.

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