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Lu pour vous

Publié le 09 juin 2025Lecture 3 min

Occlusion spontanée de l'artère mésentérique inférieure (AMI)

Jimmy DAVAINE, Hôpital européen Georges Pompidou, Paris

Les réinterventions et la progression du diamètre du sac anévrismal représentent des situations fréquentes après traitement endovasculaire des anévrismes de l’aorte (EVAR), en raison notamment des endofuites de type 2 (EF2), les plus fréquentes. L’artère mésentérique inférieure (AMI) serait perméable dans 60 à 80 % des cas en préopératoire, ce qui est considéré comme un facteur de risque de réintervention. Les études récentes ont montré le bénéfice de l’embolisation préventive dans la réduction des EF2, mais cette technique n’est pas dénuée de contraintes, augmentant la durée, l’irradiation, le coût et le volume de produit de contraste. Or l’AMI peut s’occlure spontanément en postopératoire, mais la prédiction de cet évènement est mal connue. C’est le sujet de ce travail.

Méthode. Étude rétrospective monocentrique japonaise incluant 599 cas d’EVAR entre 2007 et 2023. Trois groupes étaient identifiés : G1 occlusion spontanée de l’AMI ; G2 AMI perméable sans EF2 ; G3 EF2 à partir de l’AMI.   Résultats. Au total 230 patients avec une AMI perméable en préopératoire ont été sélectionnés. Le groupe 1 comportait 43,9 % (101/230) des patients, le groupe 2, 32,6 % (75/ 230) et le 3, 23,5 % (54/ 230) des patients. Dans le G1, on notait moins de cardiopathie ischémique que dans G2 et G3, moins fréquemment d'antiagrégants plaquettaires, des taux d’hémoglobine et d’hématocrite plus élevés. Le G3 avait moins fréquemment une sténose ostiale de l’AMI. Enfin, le G1 avait plus fréquemment un thrombus postérieur du sac anévrismal par rapport aux G2 et G3. Les patients du G3 étaient plus fréquemment traités par Excluder (Gore). Une croissance du sac anévrismal était présente dans 9,6 % (G1), 23,4 % (G2) et 48,8 % (G3) à 5 ans, les différences étant toutes significatives. Au cours du suivi, 52 réinterventions étaient nécessaires chez 34 patients, l’indication la plus fréquente était une EF2 (15 cas, 44,1 %). Malgré les réinterventions la croissance persistait dans 14 des 15 cas. Six patients ont bénéficié d’une nouvelle réintervention en urgence pour rupture dans 1 cas ; dans 2 cas, une conversion tardive et dans 3 cas, des embolisations des branches collatérales. Cinq réinterventions ont été nécessaires pour EF1A dont deux précédées d’une EF2. Une EF1B était observée dans 5 cas. L’indemnité de réintervention était de 92,3 % (G1), 84,8 % (G2) et 76,8 % (G3) à 5 ans (p = 0,05 G1 vs G3). Cinq facteurs ont été identifiés comme prédictifs de l’occlusion spontanée de l’AMI : l’absence d’antiagrégant plaquettaire, le taux élevé d’hématocrite, l’absence d’anévrisme de l’artère iliaque associé, la présence de thrombus postérieur, l’utilisation d’une Endurant (Medtronic). L’incidence de l’occlusion spontanée de l’AMI était de 7,1 %, 32,5 %, 51,6 %, et 77,5 % en présence de 0, 1 ou 2, 3, 4 ou 5 facteurs, respectivement. Parallèlement la probabilité d’élargissement du sac à 5 ans était de 60 % en l’absence de facteur prédictif et de 0 % en présence de 4 ou 5 facteurs.   Discussion. Cette étude montre l’effet favorable de l’occlusion spontanée de l’AMI et en identifie les (certains ?) facteurs prédictifs. Une étude intéressante, bien faite et qui apporte à notre pratique.

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