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Paramédical

Publié le 28 fév 2014Lecture 6 min

Le recensement 2014 de la population paramédicale en cardiologie interventionnelle

H. FALTOT, Hôpital Albert Schweitzer, Colmar

Présentée lors du dernier congrès High Tech Cardio (Marseille, 29 janvier 2014), l’enquête de recensement sur la population paramédicale a passé en revue l’activité des paramédicaux qui sont concernés par la cardiologie interventionnelle. De la connaissance précise du nombre de personnels, du pourcentage du binôme IDE-MERM présent dans les différents cath-lab de France, de celui des paramédicaux aides-opératoires, jusqu’à la description du fonctionnement de l’astreinte, une trentaine de réponses ont permis de mettre en avant l’incontournable place qui est la nôtre dans les salles de cathétérisme cardiaque. 

100 % des centres mobilisés ! Les différents cadres de santé, surveillants ou autres paramédicaux référents des centres de cardiologie interventionnelle (figure 1) ont été invités à remplir un formulaire d’une trentaine de questions portant sur les paramédicaux liés directement à la cardiologie interventionnelle. Les réponses obtenues entre septembre et décembre 2013 ont été analysées en janvier 2014. Tous les centres ayant répondu au questionnaire, ce taux de participation de 100 % a permis une analyse fine et précise des chiffres rapportés.   Figure 1. Carte des centres français de cardiologie interventionnelle. Les résultats liés à l’activité globale des centres Au 1er janvier 2014, les 115 000 angioplasties coronaires rapportées lors du dernier High Tech Cardio sont réalisées dans 193 centres français (54 % étant publics) par 1 005 cardiologues interventionnels. La grande majorité de ces centres (37 %) réalisent entre 600 et 1 000 angioplasties coronaires par an, les centres avec une activité de plus de 1 000/an étant au nombre de 54 (28 %). Pour réaliser cette activité, les opérateurs ont à leur disposition 303 salles de cathétérisme, sachant que la moitié des établissements (55 %, soit 106 centres sur 193) n’ont qu’une seule salle. Les centres dans lesquels sont implantées les valves aortiques par voie percutanée (TAVI) sont au nombre de 48 ; l’activité des paramédicaux liée à cette technique a elle aussi été analysée lors de ce recensement. La population paramédicale passée au crible En 2014, les paramédicaux concernés par la cardiologie interventionnelle sont au nombre de 2 161, répartis comme suit : 1 216 infirmiers (IDE), 771 manipulateurs radio (MERM), 47 aides-soignants et 9 techniciens de laboratoire. Tous centres confondus et selon les chiffres rapportés : sur 2 043 paramédicaux impliqués en cardiologie interventionnelle, les IDE sont majoritaires, représentant 60 % de la population, devant les MERM (38 %), les autres auxiliaires médicaux, essentiellement des aides-soignants et techniciens de laboratoire, restant largement minoritaires (2 %) (figure 2).   Figure 2. Répartition de la population paramédicale en cardiologie interventionnelle. La population IDE est dédiée à cette activité dans 57 % des cas, les MERM le sont dans une proportion moins importante (39 %). Lorsque l’on compare les types de centres, on constate que les paramédicaux sont davantage présents dans les centres privés que dans les centres publics (pour les IDE, 72 % dans le privé comparativement à 45 % dans le public (figure 3) ; pour les MERM, 52 % dans le privé contre 29 % dans le public). Le binôme IDE-MERM est présent dans 68 % des centres, un chiffre que l’on retrouve aussi bien dans le secteur public (70 %) que dans le secteur privé (65 %). Dans les tâches effectuées, chacun a son rôle propre (66 %) : en même temps, dans 34 % des centres, il n’y a pas distinction entre les deux types de professionnels de santé. Une population jeune : 64 % des 1 820 personnes sondées ont une ancienneté inférieure à dix ans d’activité dans ce domaine. Les réponses apportées à la question portant sur la formation des nouveaux arrivants montrent que cette formation s’effectue quasi systématiquement en interne (98 %), que très peu sont envoyés dans un autre centre (14 %), que près de la moitié (47 %) passent par le site www. cardio-paramed.com et qu’enfin 74 % visitent les sites des congrès pour obtenir des informations. Pour ceux qui veulent perfectionner leurs connaissances en cardiologie interventionnelle, il est possible depuis 2 ans de passer le diplôme universitaire en cardiologie interventionnelle pour les paramédicaux. L’information sur ce DU est bien diffusée dans les centres puisqu’il est connu des personnes ayant répondu à ce questionnaire dans 75 % des cas.   Figure 3. Répartition de la population paramédicale selon le type de centre. Circulant ou aide-opératoire ? Dans 58 % des centres, l’opérateur est assisté par un paramédical qui peut être : • exclusivement un IDE (57 %) ; • exclusivement un manipulateur-radio (8 %) ; • de façon indifférente, l’un des deux (35 %). Dans les services de cardiologie interventionnelle pour lesquels le paramédical est aide-opératoire, ce dernier assiste stérilement pour toutes les procédures dans 56 % des centres (64 services de cardiologie interventionnelle). La gestion des équipes... et des complications Dans 91 % des centres (n = 176), le personnel paramédical est géré par des cadres de santé qui sont soit de formation IDE (66 %), soit MERM (34 %). La gestion du binôme paramédical IDE-MERM est même assurée par un binôme de cadres IDE-MERM dans 32 centres. Enfin, certains centres (9 %) sont gérés soit par des référents, soit plus rarement par les paramédicaux eux-mêmes. La gestion des complications en salle de cathétérisme, tout paramédical travaillant dans ce secteur vous le dira, sera fonction de la présence ou non d’un anesthésiste, voire d’un IADE. Celui-ci n’est présent que dans 34 % des centres pour toutes les procédures, avec une grosse disparité entre les centres publics et privés. En effet, il faut noter la présence de l’anesthésiste ou IADE dans 5 % des cas lorsque le centre est public contre 68 % si vous travaillez dans un centre privé ! L’angioplastie coronaire : seule activité du paramédical en salle de cathé ? Dans une salle de cathétérisme cardiaque, l’angioplastie coronaire n’est plus le seul domaine qui concerne les paramédicaux. En effet, 48 centres sont désormais habilités à implanter des bioprothèses valvulaires par voie percutanée – et nul doute que ce chiffre augmentera dans les prochaines années. Cette activité, réalisée dans 72 % des cas dans les salles de cathétérisme cardiaque, est aussi devenue celle du personnel paramédical qui y œuvre. Ainsi, 90 % des équipes qui participent au TAVI ont un paramédical formé à sertir la valve Sapien XT de la société Edwards – ceux-ci étant, au 1er janvier 2014, au nombre de 144. Cette activité TAVI n’est pas la seule activité annexe dans les salles de cardiologie interventionnelle. L’interventionnel s’est aussi élargi dans les domaines de la rythmologie (65 % des centres ont une activité de rythmologie interventionnelle), du périphérique (59 %) et, dans un moindre degré, la cardiologie pédiatrique (13 %). Des paramédicaux qui ont su s’adapter et se perfectionner dans des domaines spécifiques En 2014, le paramédical de salle de cathé a largement su s’adapter à l’évolution des techniques et élargir ses domaines de compétences. En effet, pour répondre aux exigences de l’Autorité de sureté nucléaire en matière de radioprotection, plus de la moitié des établissements français (55 %) disposent d’une personne compétente en radioprotection (PCR) au sein même de leur service de cardiologie interventionnelle, et lorsqu’on l’on scrute attentivement ce domaine, ces PCR sont dans 83 % des cas un paramédical ! Concernant la recherche clinique, si plus de 70 % des centres y participent, une trentaine d’entre eux possèdent des paramédicaux ayant la double casquette : « paramédical de salle de cathé » et « technicien aux essais cliniques ». Conclusion  La participation de tous les centres français de cardiologie interventionnelle à l’enquête de recensement 2014 a non seulement permis de décrypter l’organisation des équipes paramédicales dans ce secteur d’activité, mais aussi celle des centres dans leur fonctionnement global. Si les IDE sont les plus nombreux, leur association avec les MERM est incontournable. Les paramédicaux ont gagné la confiance des opérateurs dans l’interventionnel coronaire puisqu’ils sont aides-opératoires dans la majorité des services, s’impliquant en même temps dans les domaines pointus de la radioprotection et de la recherche clinique. Par leur implication toujours plus profonde dans différents domaines tels que le TAVI, la rythmologie interventionnelle et l’angioplastie périphérique, les paramédicaux de salle de cathétérisme ont su élargir ainsi leurs champs de compétences, et devenir, par là, un rouage essentiel dans la prise en charge des patients bénéficiant de ces différentes techniques.

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