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J’y étais pour vous

Publié le 18 juin 2025Lecture 4 min

EHRA 2025

Victor WALDMANN, Paris

Le congrès de l’EHRA s’est déroulé à Vienne du 30 mars au 1er avril, avec beaucoup de nouveautés. Je vous propose de passer en revue les messages clés d’une sélection subjective de quelques études des sessions « Late-Breaking Science ».

Mon premier choix se porte sur l’étude randomisée SINGLE SHOT CHAMPION, publiée dans le New England Journal of Medicine, qui a comparé l’électroporation (PFA, Farapulse®) et la cryoablation chez 210 patients avec FA paroxystique. Les patients étaient surveillés après ablation avec un Holter implantable. Les procédures étaient plus courtes en PFA (55 vs 73 min, p < 0,001), mais la durée de fluoroscopie similaire (15 min). À 1 an, après un blanking de 3 mois, la survie sans récidive d’arythmie (FA ou flutter ou tachycardie atriale) était meilleure dans le groupe PFA (62,9 % vs 49,3 %), soit une diminution d’incidence de 13,6 % (IC 95 % : -0,3 à -26,9 %) (p < 0,01 pour la non-infériorité et p = 0,046 pour la supériorité (figure 1). À noter que dans une analyse secondaire, la différence était supérieure si les récidives pendant la période de blanking étaient considérées. C’est la première étude randomisée à démontrer une supériorité de la PFA vs cryoablation. L’étude ADVENT, publiée en 2023, sans monitorage continu par Holter implantable, n’avait pas retrouvé de différence significative. Figure 1. Résultats de l'étude SINGLE SHOT CHAMPION sur la survie sans récidive. • L’actualité autour de la PFA était riche. On peut citer : – l’étude de marquage CE du nouveau système de PFA par ballon d’Abbott® (VOLT), démontrant la sécurité du système et son efficacité à 6 mois ; – l’étude SmartfIRE évaluant un cathéter double énergie (PFA et radiofréquence) développé par Biosense Webster® pour l’ablation de FA ; – le registre AVAAR (Affera Ventricular Arrhythmia Ablation Registry, 126 patients dans 16 centres européens) confirmant la faisabilité et la sécurité de l’utilisation du cathéter AFFERA Sphere 9 pour le mapping et l’ablation (PFA ou radiofréquence) des arythmies ventriculaires. • Côté stimulation-défibrillation, l’étude chinoise multicentrique HeartSync-LBBP a été présentée avec des résultats forts. C’est la plus grande étude randomisée évaluant la stimulation de branche gauche (LBBP) chez les patients avec insuffisance cardiaque (FEVG ≤ 35 %, NYHA ≥ 2) et bloc de branche gauche, en rythme sinusal. Deux cent patients ont été inclus : 100 dans le groupe BiVP et 100 dans le groupe LBBP, avec quelques rares cross-over. Le critère de jugement principal composite associait la mortalité toutes causes et les hospitalisations pour insuffisance cardiaque. Après un suivi médian de 36 mois, en comparaison à la stimulation BiVP, la stimulation LBBP étaient associée à des QRS plus fins (120,6 vs 137,4 ms ; p < 0,01), une FEVG supérieure 47,3 % vs 41,5 % ; p < 0,01), un taux de réponse similaire (90 % vs 84 % ; p = 0,21) mais un taux de super-répondeurs supérieur (65 % vs 44 % ; p < 0,01), et finalement une réduction du critère de jugement principal (HR 0,26 ; IC 95 % : 0,12-0,57) (figure 2). La différence était significative sur les hospitalisations pour insuffisance cardiaque, mais pas isolément sur la mortalité globale. À noter, le manque d’aveugle qui expose à des biais potentiels. Figure 2. Résultats de l'étude HeartSync-LBBP.   • Le dernier consensus ESC/EHRA sur la stimulation des voies de conduction (CSP) a été dévoilé. Si les dernières recommandations étaient assez conservatrices, la CSP figure désormais comme alternative à la stimulation biventriculaire dans la majorité des indications (à l’exception des patients avec QRS larges sans BBG), et éventuellement en prévention d’une cardiopathie rythmique chez les patients avec FEVG > 40 % à l’implantation, ou au décours de l’ablation du NAV chez les patients en FA avec échec du contrôle de fréquence (à préférer à la stimulation biventriculaire chez les patients à QRS fins). Comme autres études marquantes, on peut aussi citer : • les derniers résultats de l’étude MORE CRT MPP. Si la stimulation multipoint du ventricule gauche n’avait pas démontré de supériorité par rapport à la stimulation biventriculaire classique sur les paramètres échographiques, cette sous-analyse démontre une réduction significative d’un critère composite regroupant hospitalisation pour insuffisance cardiaque et mortalité toutes causes, avec une réduction relative du risque de 37 % (en lien majoritairement avec une baisse des hospitalisations pour insuffisance cardiaque) ; • la présentation des données du plus grand registre à ce jour sur l’utilisation du S-ICD dans le syndrome de Brugada (450 patients), qui confirme son efficacité dans cette population, avec une incidence de chocs appropriés qui restait limitée (3 % au décours d’un suivi médian de 52 mois). Le taux de complications était de 4 %, et 7 % des patients ont reçu des chocs inappropriés ; • l’étude iATP Post-Approval Study, qui a démontré une efficacité remarquable du nouvel algorithme d’ATP auto-adaptatif intégré aux défibrillateurs Cobalt® (Medtronic), avec 91,3 % des iATP efficaces dans la zone de TV rapide, 93,2 % dans la zone TV classique, et 76,4 % dans la zone fibrillation ventriculaire. Le programme était dense, et ce résumé ne se veut donc pas exhaustif… À noter, deux autres documents de consensus présentés pendant le congrès qui pourraient vous intéresser : un sur les ablations ventriculaires épicardiques et un autre sur les tests pharmacologiques.

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