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Technologies

Publié le 15 oct 2022Lecture 3 min

Améliorer la sécurité des thérapies des défibrillateurs - Algorithmes SecureSense™ et VFTA

Charles GUENANCIA, service de Cardiologie, CHU de Dijon

Les thérapies inappropriées par les défibrillateurs automatiques implantables (DAI) sont encore une problématique du quotidien pour les rythmologues, avec un taux de chocs inappropriés pouvant atteindre jusqu’à 20 % des patients implantés. L’amélioration des algorithmes de discrimination a permis de les réduire en partie, mais les problèmes de bruit sur sonde d'une part, et aussi d’erreurs de discrimination potentiellement léthales, persistent.

Nous allons détailler dans cet article deux algorithmes implémentés dans les DAI Abbott qui visent à améliorer la sécurité des thérapies délivrées par ces dispositifs (spécificité et sensibilité).   SecureSense™   Le bruit sur la sonde du ventricule droit peut générer une sur-détection et déclencher des thérapies inappropriées. L’algorithme de discrimination du bruit sur la sonde du ventricule droit (VD) SecureSense™ a été développé pour détecter le bruit de sonde généré par les complications suivantes : – fracture partielle d’un des conducteurs de stimulation/détection ; – rupture d’isolant ; – défaut de vissage ou d’insertion du connecteur de sonde dans son réceptacle. Figure 1. Principe de fonctionnement de SecureSense™. Le marqueur VS2 indique un événement détecté sur le canal de discrimination lorsque SecureSense™ est actif quelle que soit la fréquence. L’algorithme est basé sur une comparaison continue de fréquence entre le canal bipolaire (électrode distale-proximale) et le canal de discrimination (far field, coil VD-boîtier) et suspend le traitement si des événements rapides sont présents uniquement sur le canal bipolaire et non sur le canal de discrimination, en zone de tachycardie ventriculaire (TV) et fibrillation ventriculaire (FV). Il détecte également les courtes salves de bruit qui n’atteignent pas les compteurs de détection TV/FV. En veille permanente, il s’active automatiquement lorsque 2 intervalles instantanés sur 3 sont courts sur le canal bipolaire. Cependant, il est important que l’algorithme n’inhibe pas des thérapies appropriées. La sous-détection prolongée d’une vraie TV/FV sur le canal de discrimination pourrait résulter en une inhibition de la thérapie. SecureSense™ intègre une protection contre la sous-détection : quand cette dernière est suspectée, SecureSense™ bascule sur passif. Il est important de consulter aussi les épisodes enregistrés et détectés comme « surdétection V non soutenue ». Même si SecureSense™ a été développé pour détecter le bruit de sonde, il est également capable de détecter précocement les complications suivantes : sur-détection de l’onde P sur le canal ventriculaire, sur-détection de l’onde T, surdétection de myopotentiels, perte de capture ventriculaire droite, déplacement de sonde ventriculaire. Dans une étude multicentrique française récente, parmi 486 patients porteurs d’un DAI disposant de l’algorithme SecureSense™, 12 % ont présenté des épisodes de sur-détection(1). En revanche, la sur-détection de l’onde P dans les sondes bipolaires intégrées, la cautérisation électrique et les interférences électromagnétiques pour lesquels la sur-détection est présente sur les deux canaux étaient susceptibles d’être manquées par SecureSense™. Figure 2. Cas clinique de bruit sur sonde VD avec activation de l’algorithme SecureSense™ pour inhiber la thérapie. VFTA   Bien que rare, la sous-détection de réelles arythmies ventriculaires peut encore être observée en cas de diminution de l’amplitude des ondes R et de variations des intervalles R-R, en particulier pendant une TV polymorphe ou une FV. Pour diminuer ce risque, un nouvel algorithme, « VF Therapy Assurance » (VFTA, Abbott) analyse les signaux des ondes R sur le canal de discrimination pendant un épisode de TV/FV. En cas de suspicion de sous-détection, VFTA modifie temporairement les paramètres du DAI (fréquences, nombre de cycles, thérapie, etc.) afin de favoriser le traitement de l’arythmie qui n’aurait peut-être pas été délivrée sans VFTA, si la sous-détection se propageait au canal bipolaire. Dans l’étude ayant permis le développement de cet algorithme, 0,22 % des patients implantés d’un DAI ont eu au moins 1 épisode de TV/FV non traité à cause d’une sous-détection(2). L’algorithme VFTA aurait permis d’administrer un choc électrique à 86 % des patients qui n’ont pas été traités ou qui auraient été traités tardivement pour ces arythmies potentiellement mortelles.

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