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Études

Publié le 09 mai 2006Lecture 2 min

L'étude TROPHY - Une prévention de l'HTA avérée par le candésartan ?

J. CHAPSAL, Paris

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L’étude TROPHY (TRial Of Preventing HYpertension), présentée par S. Julius (Ann Arbor, Michigan), avait pour objectif ambitieux de déterminer si un prétraitement antihypertenseur (candésartan) pouvait interrompre le cercle vicieux conduisant à l’autoaggravation de l’hypertension (HTA) et ainsi diminuer le risque cardiovasculaire.
Le fameux JNC VII a publié dans le JAMA daté du 21 mai 2003 son rapport considérant comme « préhypertendus » les individus avec une PAS de 120 à 139 mmHg ou une Pad de 80 à 89 mmHg. Notion contestée par les Européens, cette population de « préhypertendus représenterait 25 millions d’individus aux Etats-Unis. C’est cette population que l’étude TROPHY a ciblée.

L’étude s’est intéressée aux patients ayant des valeurs de pression artérielle systolique (PAS) comprises entre 130 et 139 mmHg et/ou de pression artérielle diastolique (PAD) comprises entre 85 et 89 mmHg.   Méthodes Cette étude randomisée en double aveugle versus placebo visait à savoir si le candesartan, à la posologie de 16 mg/j, pouvait : • prévenir la survenue de l’HTA pendant le traitement actif, • et retarder l’apparition de l’HTA après arrêt du traitement actif. Pendant une première période de 2 ans, les patients étaient randomisés pour recevoir soit du placebo, soit le candesartan, puis le traitement actif était interrompu, les deux groupes continuant à recevoir un placebo les 2 années suivantes. Le critère principal d’évaluation était l’apparition d’une HTA, définie par des chiffres tensionnels > à 140/90 mmHg.   Résultats Un total de 772 patients ont été randomisés et analysés en intention de traiter : il s’agissait d’hommes dans 59,6 % des cas et l’âge moyen était de 48,5 ans. L’indice de masse corporelle (IMC) était voisin de 30, dans les deux groupes. Le HDL-cholestérol était en dessous de la norme chez environ 37 % des patients, et le cholestérol total était > 2 g/l chez environ 55 %. Au terme des 4 ans de suivi, 240 patients du groupe témoin et 208 du groupe traité par candesartan les 2 premières années, ont développé une HTA, soit une réduction relative du risque de 15,6 % (p < 0,007). L’analyse de l’incidence de l’HTA, selon les courbes de Kaplan Meier (figure), permet d’observer une divergence qui n’est pas surprenante durant les 2 premières années, mais si les deux courbes se rapprochent la 3e année, on observe une tendance au parallélisme au cours de la 4e année, avec un gain se maintenant à 4 ans : une diminution de 2 mmHg de la PAS et une diminution de 1,1 mmHg de la PAD ont été observées dans le groupe initialement traité par candesartan. Figure. Analyse de l’incidence de l’HTA dans l’étude TROPHY selon les courbes de Kaplan-Meier. Dans le groupe initialement traité par candesartan, on observe une réduction absolue du risque de nouveaux cas d’HTA de 26,8 %.   Au total   Ce travail original s’intéressant à une population jeune, ayant des chiffres de pression artérielle dans les limites supérieures de la normale, apporte un nouvel éclairage sur la prise en charge de l’hypertendu, mais soulève aussi d’autres questions : - faudrait-il traiter des sujets encore plus jeunes ? - d’autres antihypertenseurs auraient-ils la même efficacité ? - une telle attitude permettra-t-elle de diminuer la morbi-mortalité cardiovasculaire ? - la médicalisation avec des seuils d’intervention de plus en plus bas s’accompagnera-t-elle d’un bénéfice clinique ? Des études complémentaires seront nécessaires pour définir les stratégies de prise en charge de l’hypertension, notamment la prise en charge pharmacologique.

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