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Insuffisance cardiaque

Publié le 07 juil 2011Lecture 5 min

Insuffisance cardiaque : quelles mesures thérapeutiques non pharmacologiques, non « interventionnelles » et non chirurgicales ?

F. DELAHAYE, hôpital Louis Pradel, Bron

Ces mesures sont tout aussi importantes que les mesures médicamenteuses. Il est démontré que l’éducation des patients et de leur famille est efficace. Les patients et leurs proches doivent recevoir des conseils d’ordre général, listés ci-dessous.

Conseils généraux • Expliquer ce qu’est l’insuffisance cardiaque et pourquoi les symptômes surviennent. • Causes de l’insuffisance cardiaque. • Comment reconnaître les symptômes de l’insuffisance cardiaque. • Que faire si les symptômes surviennent. • Automesure du poids. • Justification du traitement. • Importance d’une bonne observance du traitement pharmacologique ou non pharmacologique. • S’abstenir de fumer. • Pronostic. Conseils en matière de médicaments • Effets. • Dose et moment de l’administration. • Effets indésirables. • Signes de toxicité. • Que faire si la prise a été oubliée. • Auto-contrôle. Repos et activité physique • Repos. • Activité physique et activité professionnelle. • Activité physique quotidienne. • Activité sexuelle. • Rééducation. Vaccinations Voyages Habitudes alimentaires et mode de vie • Limiter l’absorption d’aliments contenant du sodium. • Éviter l’absorption de liquides en quantités excessives en cas d’insuffisance cardiaque sévère. • Éviter l’absorption de boissons alcoolisées en quantités excessives. Le poids doit être régulièrement surveillé, de façon plus ou moins fréquente en fonction de la sévérité de l’insuffisance cardiaque, mais au moins une fois par semaine. On doit conseiller au patient de prévenir son médecin traitant ou d’adapter la dose de diurétiques en cas de prise de poids inexpliquée de plus de 2 kg en trois jours. L’intérêt et les modalités pratiques du régime peu salé doivent être longuement expliqués. Il faut donner aussi des conseils en termes de quantité de liquides absorbés chaque jour. Cette quantité est fonction du stade de l’insuffisance cardiaque. Dans l’insuffisance cardiaque avancée, on conseille une consommation totale de liquide quotidienne entre 1,5 et 2 litres. Bien entendu, une consommation excessive d’alcool doit être réduite. S’il y a surpoids, la réduction du poids est très importante car elle permet de diminuer les symptômes. A contrario, il peut y avoir une cachexie, que l’on observe chez environ 50 % des patients en insuffisance cardiaque sévère. Une perte de poids peut être considérée comme anormale (il peut y avoir d’autres causes que l’insuffisance cardiaque) si : • le poids corporel est inférieur à 90 % du poids corporel idéal ; • il y a une perte de poids non volontaire de plus de 5 kg ou de plus de 7,5 % du poids antérieur sans oedème au cours des 6 mois précédents ; • l’indice de masse corporelle est inférieur à 22 kg/m2. Le traitement de la cachexie consiste dans l’augmentation de la masse musculaire par des exercices physiques adaptés, et par la fragmentation des repas en petits repas pris fréquemment. En termes de voyage, les altitudes élevées, les pays très chauds ou humides sont déconseillés. Il vaut mieux des trajets courts en avion que des longs trajets par d’autres moyens de transport. Les longs voyages en avion exposent aux risques de déshydratation, d’oedème des membres inférieurs, de thrombose veineuse profonde. La vaccination contre la grippe et celle contre les pneumocoques doivent être conseillées. Des médicaments sont à utiliser avec précaution ou à éviter : • les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les coxibs ; • les antiarythmiques de classe I ; • les antagonistes calciques de type vérapamil, diltiazem, dérivés des dihydropyridines de première génération ; • les antidépresseurs tricycliques ; • les corticoïdes ; • le lithium. Conseils en termes de repos et d’activité physique Lors d’une poussée d’insuffisance cardiaque, le repos est indispensable. En revanche, lorsque l’état est stable et non sévère, il faut inciter le patient à une activité physique quotidienne, et aux activités de loisir qui n’entraînent pas de symptômes, cela afin d’éviter le déconditionnement musculaire. Si le patient est en activité professionnelle, cette activité doit être adaptée à ses possibilités. Le bénéfice de l’entraînement à l’effort est démontré ; en termes d’augmentation de la capacité à l’effort, d’amélioration des symptômes et de la qualité de vie. Voici les conseils de la Société européenne de cardiologie. Entraînement à l’effort continu   Fréquence des séances Conseiller des séances plus courtes, multiples, quotidiennes de 5 à 10 min pour les patients plus atteints, et plus longues (20-30 min) 3 à 5 fois par semaine si la capacité fonctionnelle du coeur est bonne.   Intensité des séances d’entraînement L’amélioration initiale de la capacité aérobie et des symptômes apparaît à 4 semaines dans les programmes traditionnels ; le temps maximal pour atteindre les réponses maximales des paramètres physiques et cardiopulmonaires est de respectivement 16 et 26 semaines, les réponses atteignent alors un plateau. Trois étapes de progression sont observées : stade initial, amélioration, stade d’entretien. Au cours du stade initial : l’intensité doit rester faible (40 % à 50 % du pic de V02), tout en augmentant la durée de l’épreuve de 5 à 15 minutes. La durée et la fréquence de l’entraînement sont augmentées en fonction des symptômes et de l’état clinique. Au cours du stade d’amélioration : l’augmentation graduelle de l’intensité de l’effort, si tolérée, à 50, 60, 70, et même à 80 % du pic de V02 reste l’objectif essentiel. La prolongation de la séance à 15-20 minutes voire à 30 minutes si tolérée, est un objectif secondaire. Au cours du stade d’entretien : celui-ci ne commence en général qu’après 6 mois d’entraînement. Les améliorations supplémentaires peuvent être minimes mais l’important est de continuer l’entraînement à l’effort. Les effets de séances d’entraînement en milieu hospitalier de 3 semaines sont perdus après seulement 3 semaines d’une limitation des activités, ce qui montre la nécessité de mettre en oeuvre un entraînement à l’effort à long terme dans le cadre de la prise en charge de l’insuffisance cardiaque chronique. Entraînement à l’effort discontinu   Bicyclette Des périodes d’effort sur bicyclette de 30 secondes et des périodes de récupération de 60 secondes peuvent être utiles avec une intensité égale à 50 % de la capacité maximale à l’effort à court terme, déterminée en faisant pédaler le patient sans charge initiale pendant 3 min et en augmentant la charge de 25 W toutes les 10 secondes. Au cours de la phase de récupération, les patients pédalent à 10 W.   Tapis roulant On peut utiliser un tapis roulant avec des périodes d’effort et de récupérationd’une durée de 60 secondes chacune. "Publié dans Questions pratiques dans l'insuffisance cardiaque chronique"

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