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Cardiologie générale

Publié le 15 juin 2021Lecture 4 min

Covid et arythmies : actualités

Victor WALDMANN, Éloi MARIJON, Hôpital européen Georges Pompidou & Hôpital Necker, Paris

Congrès EHRA

Dans le contexte actuel, différentes présentations abordaient les problématiques rythmiques associées à la Covid-19. Voici une sélection des principaux messages délivrés lors de 3 sessions portant sur la tachycardie sinusale inappropriée chez les patients avec syndrome post-Covid-19 (ou Covid long), la prévalence et l’impact des nouvelles arythmies chez les patients Covid-19, et enfin la Covid-19 chez les enfants et le rôle potentiel de l’imagerie dans la prise en charge de ces patients.

• Prévalence de la tachycardie sinusale inappropriée chez les patients avec syndrome post-Covid-19 Julia Arano Llach (University Hospital Trias i Pujol - Barcelone, Espagne) Session: News about electrophysiology in general Le syndrome post-Covid-19 est une entité désormais bien reconnue et peut s’exprimer par la persistance ou l’apparition de symptômes variés à distance de l’infection virale. Une atteinte du système nerveux autonome a été suggérée dans la physiopathologie de ce syndrome, et des tachycardies sinusales inappropriées (TSI) ont été observées chez certains patients. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prévalence des TSI et les mécanisme sous-jacents dans une population prospective de patients avec syndrome post-Covid-19. La définition de la TSI était une fréquence cardiaque de repos ≥ 100 bpm en rythme sinusal associée à une fréquence cardiaque moyenne > 90 bpm sur 24 h (holter). Des patients avec Covid-19 guéris et des patients sans Covid-19 étaient inclus comme contrôles. Un total de 200 patients avec syndrome post Covid-19 étaient inclus, et 40 (20,0 %) présentaient les critères de TSI. La majorité des patients avec TSI étaient des femmes (85 %) avec un âge moyen de 40,1 ± 10 ans avec peu de comorbidités et sans forme sévère lors de la primo-infection (83 % sans hospitalisation). L’échographie cardiaque et les biomarqueurs cardiaques étaient normaux, mais la capacité fonctionnelle (test de marche de 6 minutes) et la qualité de vie des patients étaient diminuées. Les paramètres de variabilité sinusale étaient significativement diminués en comparaison avec les patients guéris et avec les patients sans Covid-19 (figures 1 et 2). Figure 1. Figure 2. • Prévalence, mécanismes et impact des nouvelles arythmies chez les patients avec Covid-19 Jose Luis Merino (University Hospital La Paz - Madrid, Espagne) Session: News about electrophysiology in general La survenue d’arythmies cardiaques a été rapportée au cours de l’évolution de la maladie chez les patients avec Covid-19, mais la prévalence, le mécanisme, et l’impact sur le pronostic restent mal élucidés. Cette étude incluait rétrospectivement 3 080 patients hospitalisés avec Covid-19 confirmé par PCR après exclu- sion de 336 patients avec suivi incomplet. Au total, une nouvelle arythmie (non documentée avant l’admission) était rapportée chez 116 (3,8 %) patients, avec une majorité de fibrillation atriale (67 %). Les autres principales arythmies observées étaient des flutters atriaux (12 %), des troubles du rythmes ventriculaires (TV ou FV, 10 %), et des bradycardies sinusales (8 %). Les patients qui présentaient une nouvelle arythmie étaient significativement plus âgés, plus fréquemment des hommes, et avaient un profil de risque cardiovasculaire plus élevé L’apparition d’une nouvelle arythmie était indépendamment associée avec une augmentation du risque de mortalité (HR 2,29 ; IC95% : 1,76-2,98) après ajustement sur les principales comorbidités et le traitement pharmacologique. • Covid-19 chez les enfants et rôle de l’imagerie cardiaque Mark Henry Chubb (Stanford University School of Medicine - Palo Alto, USA) Session: Management of arrhythmias in specific populations: paediatric, congenital and Covid-19 Dans cette session, M.H. Chubb synthétisait les principales do nées sur les arythmies associées à la Covid-19, notamment chez les enfants, et discutait le rôle potentiel de l’imagerie chez ces patients. Les arythmies ont été rapportées aux différentes étapes de la maladie, à la phase précoce (avec ou sans myocardite associée) mais aussi aux stades plus chroniques (MIS-C multisystem inflammatory syndrome in children et PIMS-TS paediatric multisystem inflammatory temporally associated with Covid-19). Les mécanismes physiopathologiques sous-jacents supposés sont multiples et complexes et incluent un état pro-inflammatoire, des médicaments potentiellement pro-arythmogènes, un effet cellulaire direct via la mort cellulaire ou indirect via la modification de différentes voies de signalisation. L’hypoxémie et l’état d’hypercoagulabilité bien décrits peuvent aussi être responsables d’ischémie et d’hypoxie tissulaire. La fièvre associée peut enfin favoriser le développement de certaines arythmies en fonction de la cardiopathie sous-jacente (syndrome de Brugada par exemple) (figure 3). Figure 3. M.H. Chubb présentait ensuite une synthèse des principales études ayant évalué la prévalence des différents troubles du rythme chez les enfants avec Covid-19. La plus grande cohorte publiée récemment (janvier 2021) incluait 286 enfants avec MIS-C (âge moyen 8,4 ans) de 55 centres dans 17 pays européens(1). Les troubles du rythme ou de la conduction les plus fréquents étaient un allongement de l’intervalle PR chez 6 % des enfants, un BAV de haut degré dans 2 % des cas, et des troubles du rythme chez 2 % des enfants également. Enfin, le rôle de l’imagerie était discuté. Si différentes études ont démontré un rôle pronostique de l’échographie cardiaque chez les adultes, notamment via le strain longitudinal global, des données similaires chez les enfants ne sont pas encore disponibles. Par ailleurs, différentes études ont rapporté des anomalies IRM en faveur d’inflammation aiguë mais aussi de présence de fibrose y compris chez des patients asymptomatiques et à distance de l’infection initiale. Chez 26 jeunes athlètes Covid-19, l’IRM cardiaque révélait desarguments en faveur d’une myocardique chez 15 % d’entre eux et la présence de rehaussement tardif était observée chez 46% des patients(2). Ces données questionnent sur le suivi approprié à mettre en place chez ces patients et sur le risque potentiel d’arythmies à distance.

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