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Cardiologie interventionnelle

Publié le 17 jan 2005Lecture 5 min

12e réunion nationale du GRCI

P. AUBRY, hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris

La 12e réunion nationale du GRCI (Groupe de Réflexion sur la Cardiologie Interventionnelle) qui s’est tenue à Paris début décembre 2005 a permis à 300 cardiologues francophones de débattre de nombreux sujets concernant leur spécialité. Le programme avait pour but d’offrir aux participants des sessions live à partir de l’hôpital européen-La Roseraie (Aubervilliers) et du Washington Hospital Center (Washington), des sessions scientifiques et des séances interactives de cas cliniques animées par M. Angioi (Nancy), R. Koning (Rouen) et C. Roguelov (Lausanne). En introduction, S. Champagne (Créteil) a rapporté le suivi à un an des patients dilatés lors des sessions live de l’édition 2004 au centre hospitalier Henri Mondor avec des résultats globalement satisfaisants montrant que ce type de formation très utile ne pénalise les patients.

L’infarctus aigu - Y. Lambert (Versailles) a rappelé l’importance des délais de prise en charge de l’infarctus aigu que ce soit entre le début de la douleur, le premier appel, la décision d’une reperfusion et le début effectif de cette dernière. Le registre e-MUST montre qu’une reperfusion (pharmacologique ou mécanique) est proposée avant 6 h en Île-de-France dans 91,5 % des cas en 2004 (versus 80,2 % en 2001). - J.-P. Monassier (Mulhouse) a exposé la problématique actuelle de l’infarctus aigu thrombolysé avec ses échecs connus (figure 1) mais aussi les résultats récents d’ASSENT-IV qui ne plaident pas pour l’angioplastie facilitée, ce qui est discordant avec les registres du monde réel. Aussi, le cardiologue interventionnel doit adapter sa technique opératoire et pharmocologique afin de ne pas exposer le patient thrombolysé à des risques supplémentaires. Figure 1. Échec de thrombolyse sur infarctus antérieur avec occlusion de l'IVA. Le matériel - D. Blanchard (Tours) a insisté sur le fait que les stents actifs (comme les médicaments) sont inscrits nominativement pour des indications validées avec un prix établi selon le service médical rendu et les estimations du marché. - P. Guyon (Saint-Denis) a présenté les différents systèmes d’aspiration et de protection distale (figure 2) pouvant être utilisés en phase aiguë d’infarctus, en rappelant que certaines anatomies empêchent leur usage systématique. Il n’existe pas de preuve actuelle sur leur bénéfice (avec certaines études positives et d’autres négatives). Cependant ces systèmes constituent une étape supplémentaire pour préserver le lit vasculaire distal dans la prise en charge des syndromes coronariens aigus avec un volumineux thrombus angiographique. Figure 2. Matériel d'aspiration et de protection distale. - B. Huret (Caen) a fait un exposé sur la technologie (souvent complexe et mal connue) des guides d’angioplastie coronaire avec leurs différentes composantes (l’âme, l’extrémité et le revêtement). Un bon guide doit assurer une bonne rotation, un bon franchissement et un bon support. L’âme du guide d’épaisseur variable peut être en acier inoxydable ou en alliage nickel-titane. L’extrémité est soit une extension de l’âme, soit un ruban préformable. Les revêtements sont soit des spires, soit des polymères ou une association des deux. Ainsi, il existe sur le marché une multitude de guides souvent proches en termes d’efficacité. - P. Dupouy (Antony) a présenté les nombreux systèmes de fermeture artérielle disponibles sur le marché permettant une gestion plus facile des procédures réalisées par voie fémorale. Mais en rappelant que les complications hémorragiques graves ne sont pas complètement éliminées et qu’il convient d’être très vigilant sur les mesures d’asepsie entourant leur mise en place. - Y. Guérin (Le Chesnay) a montré à l’aide d’une iconographie importante les possibilités et surtout les limites actuelles du stenting direct particulièrement avec les prothèses actives qui ne disposent pas forcément des plateformes les plus performantes.   L’hypersensibilité aux produits de contraste - P. Dewachter (Nancy) a précisé les mécanismes de l’hypersensibilité aux produits de contraste iodés qui reste heureusement exceptionnellement gravissime. L’hypersensibilité allergique IgE-médiée peut être suspectée sur des critères biologiques (élévation concomitante des taux d’histamine et de tryptase) et des tests cutanés (figure 3) ayant pour but de reproduire in vivo une réaction a minima avec le produit responsable. Néanmoins, dans la grande majorité des cas, l’hypersensibilité reste de type non allergique. Si allergène il y a, ce n’est pas la molécule d’iode qui est en cause. Il peut exister des allergies croisées avec d’autres produits de contraste mais pas avec les antiseptiques iodés. Les protocoles de prémédication n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité et la meilleure prévention reste l’éviction définitive du produit de contraste iodé initialement incriminé. Figure 3. Test cutané à la recherche d'une hypersensibilité. L’angioplastie du tronc commun - O. Darremont (Bordeaux) a rapporté les résultats de deux séries multicentriques françaises sur le traitement percutané des lésions du tronc commun. Dans le registre TAXUS avec plus de 250 patients traités, la mortalité à 8 mois est de 3,4 % avec une resténose angiographique < 10 %. Le diabète reste un facteur prédictif de moins bon résultat.   FOP - L. Missault (Bruges) a souligné les nombreuses questions que posent la prise en charge thérapeutique du foramen ovale perméable. En cas d’embolie paradoxale suspectée, la prévention secondaire chez les patients à haut risque de récidive (sujets de > 60 ans ayant aussi un anévrisme du septum) relève soit d’un traitement anticoagulant soit d’une fermeture percutanée. Cette dernière technique permet d’obtenir une étanchéité septale (figure 4) dans la grande majorité des cas avec un faible risque iatrogène. Figure 4. Aspect en ETO d'une prothèse interauriculaire septale. Antithrombotiques - A. Pichard (Washington) a discuté des nouvelles thérapeutiques anti-thrombotiques offertes aux cardiologues interventionnels lors de l’angioplastie coronaire. À côté de l’héparine non fractionnée (traitement standard), il est possible d’utiliser les héparines de bas poids moléculaire ou les antithrombines directs comme la bivalirudine. - G. Helft (Paris) a fait une mise au point sur les thérapeutiques antiplaquettaires disponibles. L’aspirine reste la pierre angulaire du traitement en association avec une thiénopyridine pendant un an en général et l’utilisation des anti-IIb/IIIa dans les situations cliniques ou angiographiques à risque. Une information précise doit être fournie au patient et à son entourage médical sur les risques d’arrêt du traitement antiplaquettaire oral. Le GRCI affirme donc sa vocation d’offrir un soutien éducatif aux différents acteurs de la cardiologie interventionnelle en assurant un espace permettant de partager les expériences, de discuter les stratégies thérapeutiques, de présenter les nouvelles techniques, de commenter les dernières études, de diffuser les recommandations, et de rencontrer les partenaires de l’industrie. La 13e réunion nationale du GRCI se déroulera les 7 et 8 décembre 2006 à Paris.

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