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Technologies

Publié le 15 déc 2018Lecture 3 min

IRM et prothèses rythmiques : vers le tout compatible « automatique »

Philippe CART, radiologue, chef de service imagerie médicale, Hôpital de Charleville-Mézières

Les premiers dispositifs cardiaques implantables compatibles avec l’imagerie par résonance magnétique (IRM) sont apparus il y a 8 ans.

Contexte Les premiers dispositifs cardiaques implantables compatibles avec l’imagerie par résonance magnétique (IRM) sont apparus il y a 8 ans. Une avancée significative car 50 à 75 % des patients porteurs de ces prothèses sont candidats à une IRM(1), 17 % d’entre eux la première année suivant la pose de leur appareil(1). Cet examen s’avère indispensable pour visualiser des lésions non visibles autrement, affiner un diagnostic et orienter une décision médicale. Le nombre de patients concernés tend à augmenter, en raison du vieillissement et de l’incidence croissante des cancers. Jusqu’à récemment, le port d’une prothèse rythmique était une contre-indication absolue et rendait impossible l’IRM du fait des interactions potentiellement délétères des champs magnétiques et des ondes de radiofréquence. Désormais, il existe une gamme complète de défibrillateurs et de stimulateurs « IRM compatibles automatiques », ainsi que des services en ligne pour vérifier les associations d’implants et optimiser le suivi post-IRM. En 2013, la compatibilité IRM est entrée dans les guidelines de l’ESC(2). État du parc d’IRM Les services d’imagerie médicale sont sous-équipés malgré un taux de 10 % d’accroissement annuel du parc français(3). L’arrivée des prothèses IRM compatibles n’est pas prise en compte partout. Plus les prothèses seront simples et automatiques, moins les radiologues seront réticents à faire passer un examen IRM à un patient porteur d’une prothèse rythmique. Les constructeurs proposent pour la plupart des solutions compatibles 1,5 et 3 T. Les établissements investissent de plus en plus dans des IRM 3 T pour la recherche et développement. Les IRM 3 T représentent 24 % du parc contre 76 % pour les IRM 1,5 T(4). Les tests effectués avec divers champs magnétiques limitent les contraintes pour les radiologues et les manipulateurs radio. Intervention du rythmologue Jusqu’à présent, l’intervention d’un rythmologue était requise au moins deux fois : avant l’examen pour programmer un mode temporaire limitant les interactions de l’IRM avec la prothèse, puis après l’examen pour réactiver la programmation initiale. À titre d’exemple, avec l’arrivée des stimulateurs EDORA 8 et défibrillateurs ILIVIA 7, ces deux visites ne sont plus obligatoires ; la première suffit pour vérifier le bon fonctionnement de la prothèse et programmer l’IRM AUTO. En effet, ces prothèses BIOTRONIK disposent d’un capteur intégré pouvant basculer automatiquement l’appareil dans un programme IRM spécifique en présence du champ magnétique puissant. Le cœur du patient reste stimulé si nécessaire. S’il s’agit d’un défibrillateur, les thérapies sont désactivées pendant un temps réduit, le temps du passage à l’IRM. C’est particulièrement rassurant lorsque le patient a déjà fait des troubles du rythme ventriculaire (prévention secondaire). Une fois sortie de l’IRM, la prothèse restaure automatiquement ses fonctionnalités initiales, sans intervention du rythmologue. Si le patient a besoin de passer plusieurs IRM, la prothèse basculera en mode IRM autant de fois que nécessaire pendant 14 jours (maximum) sans consultation supplémentaire. Télécardiologie Après l’examen, le rythmologue a accès à la date et à l’heure du dernier passage à l’IRM sur le site de la Téléc@rdiologie®. Les iEGM et les paramètres de sondes (détection, impédances, seuils, etc.) transmis quotidiennement permettent de confirmer à distance que l’examen n’a provoqué aucun dommage sur la prothèse. La télécardiologie est devenue incontournable pour la sécurité du patient. « Pacemaker = pas d’IRM » Il est temps que cette formule change pour les médecins traitants, les radiologues ou les manipulateurs radio. C’est d’autant plus important que les patients porteurs ont fréquemment des comorbidités nécessitant des examens IRM. Chaque année, les indications de l’IRM s’élargissent. La sortie de ces nouvelles prothèses facilite le parcours patient et le quotidien des cardiologues et des radiologues.

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