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Diabéto-Cardio

Publié le 28 jan 2020Lecture 2 min

S’il y avait encore besoin de preuves de l’efficacité des statines

Bernard BAUDUCEAU, Hôpital d'Instruction des Armées Bégin, Saint-Mandé

Les polémiques irresponsables de ces dernières années portant sur le rapport bénéfice/risque des statines ont conduit à une suspicion des malades vis-à-vis de cette classe médicamenteuse.

Cette étude de longue durée apporte une preuve supplémentaire de la gravité de l’hypercholestérolémie et de l’efficacité des statines. En effet, l'hypercholestérolémie se caractérise par des taux très élevés de LDL-cholestérol et la survenue précoce de maladies cardiovasculaires. L'efficacité à court terme du traitement par les statines chez les enfants est bien établie mais les études de suivi de longue durée sur l’amélioration du pronostic sont rares. Cette étude d’une durée de 20 ans a été menée chez 214 enfants atteints d'hypercholestérolémie familiale génétiquement confirmée pour 98 % d’entre eux. Ces sujets ont participé auparavant à un essai contrôlé évaluant l'efficacité et l'innocuité sur 2 ans de la pravastatine versus placebo puis ils ont été invités à un suivi régulier ainsi que leurs 95 frères et sœurs non touchés par la maladie. Les participants ont rempli un questionnaire, fourni des échantillons de sang et fait l’objet de mesures de l'épaisseur intima-média carotidienne. L'incidence des maladies cardiovasculaires chez les enfants traités atteints d'hypercholestérolémie familiale a été comparée à celle de leurs 156 parents également touchés. Dans la cohorte d'origine, 184 des 214 patients atteints d'hypercholestérolémie familiale (86 %) et 77 des 95 frères et sœurs indemnes (81 %) ont pu être régulièrement suivis. Dans le groupe des 214 sujets traités, les événements cardiovasculaires et les décès d'origine cardiovasculaire ont été recueillis respectivement pour 203 (95 %) et 214 (100 %) des sujets. Les taux moyen de LDL-cholestérol sont passés de 237,3 à 160,7 mg/dl (de 6,13 à 4,16 mmol/l) soit une diminution de 32 % par rapport au niveau de base. Les objectifs de traitement (LDL-C <100 mg/dl soit 2,59 mmol/l) ont été atteints chez 37 patients (20 %). La progression moyenne de l'épaisseur intima-média carotidienne sur toute la période de suivi était légèrement inférieure mais de façon non significative chez les patients traités par rapport aux frères et sœurs non atteint par la maladie (+0,0056 versus +0,0057 mm/an). L'incidence cumulée des événements cardiovasculaires et des décès d'origine cardiovasculaire à 39 ans était plus faible chez les patients traités atteints d'hypercholestérolémie familiale par rapport à leurs parents affectés (respectivement 1 % versus 26 % et 0 % versus 7 %). Dans cette étude, l'initiation d'un traitement par statine dès l'enfance chez les patients atteints d'hypercholestérolémie familiale a ralenti la progression de l'épaisseur intima-média carotidienne et réduit le risque de maladie cardiovasculaire à l'âge adulte. Selon les recommandations européennes et américaines, ce traitement doit être respectivement initié dès 8 ou 10 ans. En attendant la diffusion des inhibiteurs de PCSK9, cette étude confirme donc l’apport des statines dans le traitement de la forme la plus emblématique des hypercholestérolémies. Publié par Diabétologie Pratique

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