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Publié le 16 nov 2017Lecture 3 min

Quel suivi après une réadaptation cardiovasculaire chez un coronarien stabilisé ?

D'après une interview Axis TV

Un entretien avec Bernard PIERRE (Lyon)

Cardiologie Pratique – Que faut-il faire après la réadaptation chez un coronarien stable ? Des mesures particulières évitent-elles la récidive ? Bernard Pierre – Précisons tout d’abord qu’en France, seulement 30 % des patients bénéficient de la réadaptation, bien qu’il s’agisse d’une recommandation des Sociétés française et européenne de cardiologie. La réadaptation est la meilleure assurance tous risques dont nous disposons car les patients, après réadaptation, ont été bien évalués, bien éduqués et on aura stratifié le risque et titré les médicaments de l’acronyme BASIC* qui vont être fondamentaux pour le pronostic. On gagne plus en suivant rigoureusement cet acronyme qu’en se contentant d’une seule revascularisation par angioplastie ou pontage. CP – Il faut faire des recommandations hygiéno-diététiques, conseiller une activité physique, s’occuper de l’éducation thérapeutique. Comment être efficace ? BP – C’est compliqué. La rééducation doit être une démarche positive, globale et multidisciplinaire. Il faut, en réadaptation, être ambitieux et exigeant. J’insiste sur la titration des médicaments et la gestion du stress. CP – Quelle ordonnance établir à la fin de la rééducation ? BP – Il y a dans l’acronyme BASIC des lettres « qui pèsent plus lourd que d’autres » ! Les études nous montrent qu’après un syndrome coronarien stabilisé, l’immense majorité des patients a au moins la double antiagrégation plaquettaire (3 mois à 1 an). Il faut une statine, quel que soit le taux de départ de LDL. En ce qui concerne les bêtabloquants et les IEC, les études sont plus anciennes. On conseille un bêtabloquant pendant au moins 1 an, surtout s’il existe une dysfonction systolique ventriculaire gauche sévère. On vise, dans ces cas, une fréquence cardiaque entre 55 et 60 bpm. Quant aux IEC, je pense qu’ils sont très souhaitables ayant, je pense, un effet anti-athéromateux et ils sont particulièrement indiqués en cas de dysfonction ventriculaire gauche, chez les hypertendus et chez les diabétiques (étude HOPE et étude EUROPA). CP – Revenons-nous au concept de polypill ? BP – Bien entendu. En effet, il ne faut pas se contenter de connaître les recommandations, il faut les appliquer ! Il peut exister un double problème, celui de la prescription et celui de l’observance. Le patient peut se croire totalement guéri s’il n’a plus de symptômes et que les images l’ont convaincu du parfait état de l’artère après un stent, par exemple. L’éducation thérapeutique en centre de réadaptation doit permettre de parfaitement informer le patient. Les études de l’Assurance Maladie montrent qu’un patient sur deux ne prend pas au moins un des médicaments préconisés, d’où l’intérêt du polypill ou au moins d’une association fixe comme, par exemple, le Cosimprel® qui associe le bisoprolol et le périndopril, deux molécules connues et parfaitement validées. CP – Existe-t-il des cas où il faut conseiller de faire de nouvelles séances de réadaptation cardiovasculaire ? BP – Oui ! Il existe au moins une bonne raison de faire un nouveau cycle de réadaptation. Il s‘agit des patients qui subissent un accident de la vie (divorce, licenciement, conflit familial, etc.) et cessent de suivre leur traitement en totalité ou partiellement et pire, se remettent à fumer et grossissent ! Le risque de rechute cardiaque est tel qu’il faut les réadresser à un service de rééducation même si l’on est à distance de l’accident coronarien et même s’il n’y a aucune symptomatologie. Ceci est d’ailleurs une recommandation de la Société française de cardiologie. *BASIC : Bêtabloquant, Antiagrégant plaquettaire, Statine, IEC et Contrôle de facteurs de risque. D’après une interview réalisée pour AXIS TV/Cardiologie Pratique Propos recueillis par G. GERTNER

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