publicité
Facebook Facebook Facebook Partager

Technologies

Publié le 05 juin 2017Lecture 3 min

Prévention des thérapies inappropriées liées à la surdétection - L’algorithme SecureSense™

Nicolas WELTÉ, Pierre BORDACHAR, Hôpital Haut-Lévêque, Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux ; Institut Lyric, Pessac

La survenue de thérapies inappropriées reste un problème majeur chez les patients porteurs de défibrillateurs automatiques implantables (DAI)(1). Dans 10 % des cas, elle est liée à une surdétection de signaux physiologiques (onde P, R ou T ; myopotentiels), d’interférences extérieures ou de bruits liés à une sonde défectueuse(2). L’algorithme SecureSenseTM (St. Jude Medical) a pour objectif d’inhiber les thérapies inappropriées liées aux surdétections à partir d’une comparaison entre le canal bipolaire (distal VD-bague VD) et le canal de discrimination (coïl VD-boîtier).

Un compteur de bruit est incrémenté (+1) pour chaque intervalle court détecté sur le canal bipolaire et remis à zéro après détection de 2 intervalles courts sur le canal de discrimination. Lorsque le compteur de TV/FV est rempli, il y a deux possibilités : • Le compteur de bruit est < 10 : la thérapie peut être délivrée (intervalles courts sur le canal de détection ET sur le canal de discrimination, véritable arythmie). • Le compteur de bruit est ≥ 10 : un bruit de sonde est diagnostiqué, la thérapie est inhibée (intervalles courts sur le canal de détection mais PAS sur le canal de discrimination, surdétection) et une alerte de télémédecine est transmise. Lorsque le compteur de bruit atteint 10 alors que le compteur de TV/FV n’est pas rempli, un épisode de bruit non soutenu est diagnostiqué et une alerte de télémédecine est transmise. Pour éviter qu’une sousdétection prolongée d’une vraie TV/FV sur le canal de discrimination résulte en une inhibition de la thérapie, l’algorithme intègre un contrôle de la sensibilité sur le canal de discrimination avec possibilité de déprogrammation automatique de l’algorithme devant une suspicion de sous-détection. Dans une étude récente(3), nous avons évalué le fonctionnement de l’algorithme chez 486 patients appareillés d’un DAI St. Jude Medical. Pour chaque patient, nous avons analysé les dix derniers EGM transmis de « bruit non soutenu », « bruit de sonde VD » et « TV/FV » ayant nécessité une thérapie entre avril 2013 et juin 2016. Au total, 22 chocs inappropriés ont été inhibés par l’algorithme ; 10 épisodes étaient liés à une dysfonction de sonde VD (figure), 12 à une surdétection de l’onde P ; 57 patients (12 %) ont transmis au moins un épisode de « bruit non soutenu », 38 % de ces épisodes étaient liés à une dysfonction de sonde, 33 % à une surdétection de l’onde T poststimulation, 12 % à une surdétection de l’onde P spontanée et 6 % à une surdétection de l’onde P stimulée. D’autres causes moins fréquentes ont été retrouvées : perte de capture, surdétection de l’onde T spontanée, double comptage de l’onde R. Deux épisodes (0,5 %) correspondaient à des épisodes de TVNS sous-détectés sur le canal de discrimination ; 83 patients ont transmis au moins un épisode de TV/FV avec thérapie. Parmi ces épisodes, 15 (4 %) ont révélé une surdétection non diagnostiquée par SecureSense ™ avec thérapie inappropriée : onde P spontanée (11 épisodes), interférence extérieure correspondant à l’utilisation d’un bistouri électrique (4 épisodes). L’algorithme SecureSense™ paraît donc fiable pour le diagnostic de surdétection causée par une dysfonction de sonde et par des signaux physiologiques. Il est par contre vulnérable à la surdétection de l’onde P par des sondes bipolaires intégrées (le coïl VD étant commun aux deux canaux) et aux interférences extérieures (bistouri électrique). L’algorithme permet ainsi d’inhiber des thérapies inappropriées mais ne règle pas le problème sous-jacent et une reprogrammation ou un changement de sonde peut être nécessaire. Enfin, la qualité de la détection sur le canal de discrimination est une donnée importante à analyser lors de l’implantation et du suivi de ces patients car indispensable au bon fonctionnement de l’algorithme.  Figure. Diagnostic correct d’une surdétection ventriculaire liée à une sonde défectueuse.

Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.

pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.

Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :

Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :

Version PDF

Articles sur le même thème

  •  
  • 1 sur 9