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HTA

Publié le 22 sep 2009Lecture 7 min

ESH - Mesure de la pression artérielle

M. AZIZI, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris,

ESH

Caractéristiques des hypertendus jeunes Aranda (Espagne) a étudié les caractéristiques cliniques de patients hypertendus de moins de 30 ans en utilisant la PA ambulatoire (étude de registre espagnol). L’étude a inclus 642 patients (70 % d’hommes), d’âge moyen 25 ± 3 ans ayant une HTA établie, qui ont été sélectionnés parmi 51 573 pa-tients étudiés dans le cadre de ce registre. Les caractéristiques de ces patients de moins de 30 ans étaient les suivantes. La PA en consultation était de 143,7/88,3 mmHg. En mesure ambulatoire des 24 h, elle était de 134,5/80,3 mmHg, avec une PA diurne de 138,3/ 84 mmHg et une PA nocturne de 123,1/69,3 mmHg ; 17,9 % des patients avaient une HTA masquée, et 43,5 % n’abaissaient pas leur PA au cours de la nuit (non-dipper). Seuls 28,7 % des patients avaient une PA contrôlée en mesure clinique, et 24,5 % une PA contrôlée en mesure ambulatoire diurne ; 30,2 % recevaient un traitement antihypertenseur essentiellement par monothérapie avec un bloqueur du système rénine angiotensine. Malgré leur âge, l’HTA était fréquemment associée à des facteurs de risque cardiovasculaire, dont l’obésité (22,1 %), le surpoids (36,1 %), le tabagisme (24,6 %), la dyslipidémie (9,7 %), le diabète (6,4 %) ; 4,8 % des patients avaient une atteinte des organes cibles et 2,5 % avaient une maladie cardiovasculaire établie. Les patients étaient à haut risque cardiovasculaire dans 10,6 % des cas, et à très haut risque cardiovasculaire dans 3,4 % des cas. Ainsi, des patients jeunes ont fréquemment des facteurs de risque cardiovasculaire associés à leur HTA. Un faible pourcentage d’entre eux sont traités et ont une HTA contrôlée, les soumettant ainsi, pour la moitié d’entre eux, à un risque cardiovasculaire très élevé. Il faut donc aussi promouvoir une prise en charge globale et intensive des jeunes hypertendus afin de retarder l’apparition de complications cardiovasculaires. PA matinale et risque cardiovasculaire Bombelli (Italie) a étudié la relation entre l’élévation de la PA du matin et la survenue d’événements cardiovasculaires et la mortalité totale dans la population générale au cours de l’étude PAMELA en utilisant la mesure ambulatoire de PA. L’élévation de PA du petit matin a été significativement corrélée avec la PA systolique des 24 h, la différence jour/nuit en PA systolique et les autres composantes cycliques et non cycliques de la variabilité de la PA systolique. Pendant le suivi, 231 patients sont décédés de toutes causes et 178 d’entre eux de cause cardiovasculaire. L’élévation de la PA systolique au petit matin a été corrélée à l’incidence de la mortalité « toutes causes » et des événements cardiovasculaires. Les relations significatives en analyse univariée perdaient leur significativité statistique après ajustement sur des variables confondantes telles que l’âge et les autres paramètres de la mesure ambulatoire de PA. Ainsi, dans l’étude PAMELA, l’élévation de PA du petit matin reflète essentiellement la variabilité globale de la PA et n’apparaît pas comme un prédicteur indépendant de la mortalité globale ou cardiovasculaire.   Caractéristiques de l’HTA blouse blanche Bochud (Suisse) a étudié, en mesure ambulatoire, les caractéristiques de l’HTA de consultation (ou hypertension de la blouse blanche). Les auteurs ont fait l’hypothèse que l’effet blouse blanche et le profil non-dipper partagent des mécanismes physiopathologiques communs. Ils ont étudié une population de 295 hommes et femmes hypertendus, d’âge moyen 56 ans ayant une prévalence d’HTA de 29 % chez les hommes et de 26 % chez les femmes, dont 55 et 50 % étaient traités respectivement, ayant une prévalence du profil non-dipper de 33 % en général, et d’hypertension de la blouse blanche de 7 %. Ils ont observé une association marquée entre l’effet blouse blanche, c’est-à-dire l’HTA de consultation, et l’absence de réduction de la PA nocturne et de la FC. Ces observations suggèrent un mécanisme similaire, probablement via le système nerveux sympathique, qui pourrait être impliqué dans les deux phénomènes. Amstrong (Canada) a étudié la prévalence de l’HTA masquée et de l’HTA blouse blanche chez 15 069 sujets recrutés sur une période de 9 ans et ayant bénéficié de la mesure ambulatoire de la PA ; 48 % des patients avaient une HTA vraie, 33 % avaient une HTA de consultation isolée, 16 % étaient normotendus et 3 % seulement avaient une HTA masquée. Ces chiffres sont, en particulier en ce qui concerne l’HTA masquée, différents de ceux rapportés par la métaanalyse de Bobrie et Coll.   Prévalence de l’hypotension postprandiale Zanasi (Italie) a évalué la prévalence de l’hypotension artérielle postprandiale et ses facteurs de risque chez les patients âgés traités pour l’HTA. L’étude a inclus 234 hypertendus qui ont eu une MAPA. L’hypotension artérielle postprandiale était définie par une baisse de 20 mmHg au moins de la PA systolique dans les 2 heures suivant la prise d’un repas. Les patients inclus dans l’étude étaient dans 49 % des cas des hommes, d’âge moyen 73 ans ; ils recevaient en moyenne 1,69 médicaments antihypertenseurs. La prévalence de l’hypotension artérielle postprandiale (57 %) augmentait avec l’âge, avec la présence d’une PA systolique et diastolique plus basse et d’une plus grande variabilité de la PA. La prévalence était d’autant plus élevée que les patients recevaient un IEC, un bêtabloquant ou un inhibiteur calcique en association. Les déterminants majeurs de l’hypotension artérielle postprandiale étaient le statut non-dipper, une PA diastolique ambulatoire < 75 mmHg et une déviation standard de la PA systolique diurne > 11 mmHg et diastolique > 9 mmHg (témoin de la variabilité tensionnelle). L’hypotension postprandiale est donc fréquente chez les patients hypertendus relativement âgés, en particulier chez ceux prenant plus de 2 traitements antihypertenseurs. La MAPA pourrait aider à détecter l’hypotension artérielle postprandiale et à optimiser le choix des antihypertenseurs ainsi que leur répartition dans la journée. Physiologie de la baisse nocturne de la PA Wuerzner (Suisse) a étudié les déterminants de la réduction physiologique de la PA nocturne, qui reste mal comprise. Les différents facteurs incriminés pour expliquer l’absence de réduction nocturne de la PA chez certains sujets sont les suivants : une augmentation de l’activité sympathique et/ou une réduction de la capacité à excréter du sel en période nocturne. Les auteurs ont étudié si l’activité physique diurne pouvait influer sur la baisse de PA nocturne chez 21 patients, dont 43 % étaient traités par un seul médicament antihypertenseur. L’activité physique et la dépense énergétique totales étaient évaluées en utilisant un système permettant de calculer l’accélération du corps dans 2 axes, la production de chaleur et le nombre de pas parcourus dans la journée. La PA était mesurée par mesure ambulatoire. La baisse de PA nocturne a été directement corrélée à l’activité diurne, au nombre de pas parcourus, ainsi qu’à la dépense énergétique totale. Il s’agit de la première étude rapportant une association entre le niveau d’activité physique diurne et le rythme circadien de la PA. L’impact de l’activité physique sur la PA nocturne pourrait être du, en partie, à une réduction de l’effet de l’exercice sur l’activité du système nerveux sympathique.   La PA en automesure et par MAPA est-elle vraiment différente ? Stergiou (Grèce) a vérifié s’il existe vraiment une différence entre la PA mesurée à domicile et la PA ambulatoire diurne. En effet, la plupart des études qui ont comparé l’automesure tensionnelle à la MAPA ont utilisé des appareils différents et la différence observée entre les mesures peut être liée à chacune des deux méthodes. Un nouveau modèle d’appareil tensionnel permettant de réaliser simultanément l’automesure tensionnelle et une MAPA, a été utilisé pour étudier la PA de 45 patients âgés de 56 ans. L’automesure tensionnelle était réalisée pendant 7 jours, avec des mesures dupliquées le matin et le soir. La MAPA était mesurée toutes les 20 minutes pendant 24 heures. La moyenne de la PA en automesure était de 131 ± 9/81 ± 8 mmHg, et elle était de 130,3 ± 10,6/80,3 ± 9 mmHg en pression ambulatoire diurne. La différence (non significative) entre la PA mesurée à domicile et la PA ambulatoire diurne était de 0,5 ± 7,9 mmHg (IC 95% : - 1,9-2,9 mmHg pour la PA systolique) et de 0,6 ± 5 mmHg (IC 95 % : - 1,1-2,3 mmHg pour la PA diastolique ). Il n’y avait pas de différence non plus sur la FC. Cette étude montre pour la première fois que la différence observée entre l’automesure tensionnelle et la MAPA, en utilisant le même appareil, est faible et justifie l’utilisation des seuils recommandés par la Société européenne d’hypertension pour diagnostic utilisé avec les deux méthodes (135/85 mmHg).   PA en très haute altitude Bilo (Italie) pour les investigateurs de l’étude HIGHCARE, a rapporté les effets de l’exposition à la très haute altitude sur la PA en mesure ambulatoire. Vingt et un sujets normotendus ayant participé au projet HIGHCARE ont eu des mesures ambulatoires réalisées au niveau de la mer, après 1 à 3 jours d’exposition à 3 500 mètres d’altitude, puis après 1 à 3 jours d’ascension au camp de base de l’Everest à 5 400 mètres d’altitude, puis après résidence du 7e au 9e jour au camp de base de l’Everest, puis enfin 5 jours après retour au niveau de la mer. La PA ambulatoire s’est élevée de façon proportionnelle au niveau d’altitude atteint. Elle est restée élevée lorsque les sujets demeuraient en très haute altitude. La PA systolique diurne est passée de 122 mmHg à 135 mmHg au camp de base de l’Everest et il y avait aussi une élévation importante de la pression nocturne. Les chiffres de PA rebaissaient vers leur valeur de base immédiatement après retour au niveau de la mer. Cette élévation de la PA était associée d’une élévation de la FC en particulier diurne, qui passait de 73 bpm au niveau de la mer à 94 bpm au camp de base de l’Everest. Ces données de physiologie ont des implications pour la prise en charge de patients exposés ou de sujets exposés à la très haute altitude et à l’hypoxie hypobarique.

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