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Trucs et astuces

Publié le 28 fév 2014Lecture 3 min

Colle biologique : une suture moderne adaptée à la rythmologie

C. GRIMARD, CMC Ambroise Paré, Neuilly-sur-Seine

Différents moyens sont utilisés pour fermer les incisions cutanées des loges de nos stimulateurs et défibrillateurs cardiaques : fils résorbables ou non, agrafes, strips… Des colles biologiques sont également à la disposition des médecins. Quelle en est leur place dans notre spécialité ? 

Quelques mots de chimie… Il s’agit de colle synthétique issue de la famille des cyanolacrylates, dont la formule générale est CH2=C(CN)-COOR. La lettre « R » correspond au radical « éthyl », dont les chaînes les plus courtes ont une toxicité cellulaire importante mais un très fort pouvoir d’adhésion (du type de la Superglue®, par exemple). Dans le domaine médical, des chaînes plus longues sont donc utilisées, tel le N-octyl-cyanolacrylate, dont le nom commercial est Dermabond®, ou N-butyl-2-cyanolacrylate (Histoacryl® ou Indermil®). L’adhésion cutanée est due à deux phénomènes : une liaison chimique liant les molécules OH des tissus aux molécules H des cyanolacrylates et un microclavetage. Cette colle est caractérisée par sa rapidité de prise (polymérisation entre 40 secondes et 2 minutes), la flexibilité de la pellicule de colle, la résistance à la traction. Elle est non résorbable, a une forte adhérence, se conserve à température ambiante, et se présente sous forme liquide (dans une ampoule de verre incorporée dans un dispositif en plastique ou une dosette en plastique simple selon les marques), avec à l’une des extrémités un embout en mousse ou en plastique qui distribue la colle (figures 1 et 2).   Figure 1. Colle Dermabond®. Figure 2. Colle Indermil®. Mode d’utilisation Sur une plaie sèche et propre, avec des berges cutanées rapprochées (par une suture intradermique) pour former une ligne droite, on casse l’ampoule de verre par simple pression (pour le modèle Dermabond®) ou l’on presse tout simplement l’ampoule en plastique (Histoacryl®, Indermil®) et l’on applique la colle diffusée par l’embout sur toute la longueur de la cicatrice. Une faible quantité sur toute la longueur et largeur de la plaie suffit, en couche fine (figure 3).   Figure 3. Plaie suturée à la colle en fin d'intervention chirurgicale. Il faut veiller à ce qu’il n’y ait aucune pénétration cutanée, qui pourrait entraîner une réaction inflammatoire et retarder le processus de cicatrisation. La pellicule de colle est visible (légèrement violette ou bleue) et laisse entrevoir la plaie par transparence. Il faut laisser sécher environ 1 à 2 minutes. Un pansement sec peut être appliqué pendant les premières 48 heures, afin d’éviter un décollement prématuré, et permet ainsi l’application d’un pansement compressif. Cette colle est imperméable et permet de prendre des douches après 72 h de précaution. Il ne faut appliquer aucun corps gras. Aucun soin de cicatrice n’est nécessaire. Elle se désagrège telle une peau qui desquame dans les 10-15 jours qui suivent l’intervention.   Figure 4. Résultat à 6 semaines. Résultats La colle assure une solidité identique à celle d’une suture au Vicryl 4-0(1) et a prouvé une réduction des infections en chirurgie cardiaque et plastique(2,3), par la création d’une barrière antimicrobienne efficace durant la phase de cicatrisation, l’absence de nécessité de soins récurrents de cicatrice ainsi que la surveillance facilitée de l’aspect de la plaie par transparence. Indications La colle biologique peut être utilisée dès lors que l’incision cutanée réalisée est franche, sans saignement superficiel et d’une longueur < 10 cm. Son utilisation est contre-indiquée en cas de plaie potentiellement souillée (c’est-à-dire dans notre pratique pour suturer des plaies suite à une extraction de matériel suspect d’infection), hémorragique, en tension ou si la peau est lacérée. Conclusion L'utilisation de la colle pour refermer les incisions cutanées de nos loges pectorales apparaît, en 2014, comme une technique novatrice, apportant confort, modernité et sécurité. Cela paraît d'autant plus intéressant chez les patients jeunes, et chez ceux pour qui les soins de cicatrice peuvent s'avérer compliqués, permettant ainsi de limiter le risque infectieux.

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