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Épidémiologie

Publié le 03 oct 2006Lecture 9 min

ESH - Épidémiologie

M. AZIZI, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris,

Congrès ESH

Baisse nocturne de la PA • H. Snieder (États-Unis) a rapporté les résultats d’une étude longitudinale de mesure ambulatoire de pression artérielle (MAPA) réalisée chez des sujets âgés de 7 à 30 ans, suivis pendant 15 ans. En effet, les études transversales ont démontré des différences entre les PA ambulatoires diurne et nocturne en fonction du sexe et de l’origine ethnique. Aucune donnée n’a été jusqu’à présent rapportée concernant le suivi longitudinal. Une mesure ambulatoire de PA a été réalisée 12 fois sur une période de 15 ans chez 312 sujets d’origine noire et 351 sujets d’origine caucasienne. Chez les sujets noirs américains, il existe une réduction de la baisse tensionnelle nocturne, qui s’accentue avec l’âge, la différence étant nettement plus marquée pour le sexe masculin en ce qui concerne la PA systolique. • E. Dolan (Irlande) a rapporté la valeur pronostique significative de la baisse de PA systolique nocturne au cours de l’étude prospective de Dublin (Dublin Outcomes Study). En effet, la plupart des individus ont une variation nycthémérale de la PA. Un certain nombre d’entre eux n’ont pas de réduction nocturne de la PA (« non-dippers »). Cette caractéristique a été associée à une augmentation de l’incidence des événements CV comparativement à ceux dont la PA baisse au cours de la nuit (« dippers »). Dans cette étude de cohorte, 11 291 patients, dont 5 326 hommes, d’âge moyen 54,6 ans, ont eu une MAPA. Après un suivi moyen de 5,3 ans, 566 décès CV ont été observés, dont 151 par AVC. En utilisant un modèle de Cox, les auteurs montrent que la baisse de PA systolique nocturne était un prédicteur indépendant de la mortalité CV. Comparés aux sujets ayant une réduction nocturne de la PA (de plus de 10 %), les patients « non-dippers » avaient une augmentation du risque de décès CV de 1,70 (IC95 % : 1,35-2,11), par AVC de 2,69 (1,77-4,08) et d’origine cardiaque de 1,35 (1,01-1,81), et ce après ajustement sur la PA et les autres facteurs de risque.   HTA et syndrome métabolique • F. Thomas (Centre IPC, Paris) a rapporté les données de mortalité dans une population française de sujets hypertendus et normotendus en présence d’un syndrome métabolique. La population était composée de 40 977 hommes et de 21 277 femmes > 40 ans, inclus entre janvier 1999 et décembre 2002. Après un suivi moyen de 3,6 ans, 271 hommes et 87 femmes sont décédés. La prévalence de l’hypertension était de 45,6 % chez les hommes et de 39,4 % chez les femmes. La prévalence du syndrome métabolique défini selon les critères de l’ATP III et du NCEP (2001) était de 5,4 % chez les hommes normotendus et de 2,9 % chez les femmes normotendues. La prévalence était nettement plus élevée chez les hommes et les femmes hypertendus (19,5 et 15 %, respectivement). La prévalence du syndrome métabolique augmentait avec le stade de l’HTA. La présence d’une hypertension était associée avec une augmentation significative du risque de décès (risque relatif 1,90, IC95 % : 1,51-2,38). La présence du syndrome métabolique était associée avec une augmentation du risque de décès (risque relatif 1,82, IC95 % : 1,42-2,36) lorsque la totalité de la population était considérée. Le risque relatif de décès en présence d’un syndrome métabolique n’était pas statistiquement différent entre les normotendus et les hypertendus. Ainsi, la présence d’une HTA et d’un syndrome métabolique est associée à une augmentation d’environ 2 fois du risque de décès pendant une période de suivi courte. Durant cette période de suivi, l’impact du syndrome métabolique sur la mortalité de toutes causes n’est pas modifié par la présence d’une HTA.   HTA et fonction rénale • G. Barba (Italie) a rapporté les résultats du suivi à 16 ans de la PA et de la fonction rénale chez des sujets normotendus, sensibles ou résistants au sel, au cours de l’étude prospective OLIVETTI (Olivetti Prospective Heart Study). En effet, les auteurs ont précédemment montré que les sujets normotendus sensibles au sel ont une PA plus élevée associée à une augmentation de la réabsorption tubulaire de sodium et à une hyperfiltration glomérulaire comparativement aux sujets dits résistants au sel. Cette nouvelle évaluation après 16 ans de suivi montre que chez les hommes ayant une sensibilité au sel, l’incidence de l’HTA est plus élevée (14 vs 10 %), le débit de filtration glomérulaire est plus élevé (82 vs 72 ml/min), et la taille du rein est plus grande que chez les sujets ayant une résistance au sel, alors même que l’excrétion sodée est plus faible mais de manière non significative (126 vs 150 mmol/24 h). Ces résultats suggèrent que chez les sujets sensibles au sel, la balance puisse être maintenue au prix d’une PA et d’un débit de filtration glomérulaire plus élevé. Ces deux phénomènes pourraient conjointement favoriser le développement à long terme d’une HTA, voire d’une glomérulosclérose.   Progression de l’HTA • T.-W. Hansen (Danemark) a évalué l’incidence de la progression vers une HTA permanente ainsi que ses déterminants dans la cohorte Copenhague-Monica. Chez 2 347 Danois sans antécédent CV, âgés de 30 à 60 ans, les auteurs ont étudié la progression d’un niveau de PA optimale (< 120/80 mmHg), normale (120-129/80-84 mmHg), et normale haute (130-139/85-89 mmHg) vers une HTA permanente (≥ 140/90 mmHg ou démarrage d’un traitement antihypertenseur). Après un suivi de 10,9 ans, la progression vers l’HTA permanente chez des sujets < 50 ans était de 7,5 %, 27,6 % et de 54,6 % dans les trois classes définies ci-dessus. Chez les sujets > 50 ans, les chiffres correspondants étaient de 17,9 %, 49,4 % et de 60,7 %. En régression logistique, la catégorie de PA à l’inclusion dans la cohorte, l’âge et la prise de poids étaient des prédicteurs indépendants de la progression vers une HTA permanente. L’origine sociale était, par ailleurs, un prédicteur significatif de progression vers l’HTA permanente dans le sous-groupe le plus jeune. Au total, 238 événements CV sont survenus au cours du suivi. La progression de la catégorie optimale de PA à la catégorie normale haute est associée avec une augmentation du risque d’événements CV de 1,65. La progression de la classe optimale de PA à l’hypertension permanente était associée à une augmentation de 1,69 du risque du risque d’événements CV. La progression de la classe des valeurs normales hautes à l’HTA permanente était associée à une augmentation de 1,77 du risque du risque d’événements CV. L’augmentation de l’incidence de l’HTA permanente en fonction de la catégorie initiale de PA, de l’âge et de la prise de poids s’accompagne d’une augmentation du risque CV suggérant ainsi la nécessité d’un essai contrôlé afin de réduire le risque inhérent à cette progression.   Potassium alimentaire et AVC • S. Wassertheil-Smoller (États-Unis) a analysé les effets des apports potassiques alimentaires sur le risque d’accident vasculaire cérébral et de décès au cours de la Women’s Health Initiative Observational Study dans laquelle 93 676 femmes suivies pendant 6,5 ans ont rempli un questionnaire alimentaire permettant d’estimer leur consommation potassique. La consommation moyenne de potassium alimentaire était de 2 660 mg ± 984 mg ; 1 316 accidents vasculaires cérébraux et 3 765 décès sont survenus pendant la période de suivi. Après ajustement sur de multiples variables incluant le poids et la PA systolique ainsi que la consommation de sel, la réduction relative du risque de décès et d’accidents vasculaires cérébral était de 2 % (IC 95 % : 1 à 2 %) pour chaque 100 mg de potassium consommé. Une forte consommation de potassium est associée à une réduction du risque de décès chez les femmes âgées non hypertendues et de décès et d’accident vasculaire cérébral chez celles qui sont hypertendues et non traitées.   Impact de l’observance thérapeutique • M.-T. Halpern (États-Unis) a rapporté les conséquences négatives d’une mauvaise observance au traitement antihypertenseur sur la survenue des événements CV à long terme chez des patients inclus dans différents essais thérapeutiques de plus de 12 mois utilisant le valsartan. La survenue des événements CV a été prédite en utilisant un modèle statistique dérivé de la Physicians’ Health Study et de la Women’s Health Study. Parmi les 982 patients inclus dans les différents essais, 56,6 % étaient observants au traitement (définis comme plus de 80 % d’observance au traitement). Leur PA systolique était plus basse de 3,5 mmHg par rapport aux patients non observants. Les patients observants ne se différenciaient pas des non observants en termes d’âge, de prévalence du diabète, de tabagisme, du niveau de la cholestérolémie, d’obésité ou de prise de boissons alcoolisées. En utilisant les algorithmes de prédiction du risque et en contrôlant les autres facteurs de risque, le risque à 5 ans d’événement CV chez les patients observants était de 10,8 % alors qu’il était de 12,9 % chez les patients non observants. Ainsi, l’observance du traitement antihypertenseur pourrait être associée à une réduction significative du risque d’événement CV à long terme de l’ordre de 16 %. L’impact de la mauvaise observance du traitement a été bien étudié au cours de l’essai CHARM (Candesartan in Heart failure Assessment of Reduction in Mortality and morbidity) chez les patients ayant une insuffisance cardiaque. Cet essai a montré que les patients observants au traitement, quelle que soit sa nature (placebo ou candesartan), avaient un meilleur pronostic CV que ceux qui étaient inobservants au traitement.   Traitements des patients hypertendus et dyslipidémiques selon l’obésité • A. Basdevant (France) a comparé le contrôle de la PA et des paramètres lipidiques dans deux populations de patients hypertendus et dyslipidémiques en fonction de la présence ou non d’une obésité (BMI < ou ≥ 30 kg/m2). Il s’agit d’une étude transversale réalisée auprès de 2 849 médecins généralistes en France, et qui a inclus environ 11 000 patients. Les résultats de cette étude montrent que les hypertendus dyslipidémiques obèses sont moins bien contrôlés sur le plan tensionnel et du LDL-cholestérol que les patients non obèses, alors que les patients sont traités de façon similaire. Un score de traitement antihypertenseur plus élevé est aussi observé chez les patients obèses et hypertendus. Le contrôle tensionnel est beaucoup plus difficile à atteindre que le contrôle du LDL-cholestérol chez les mêmes patients obèses. La différence entre les patients obèses et non obèses en termes de contrôle de la PA pourrait être due à de multiples facteurs tels que des difficultés de mesure de la PA chez l’obèse, une pharmacocinétique différente des antihypertenseurs liée à l’obésité, une adaptation insuffisante des doses de médicaments au poids, et une observance différente chez les patients obèses par rapport aux non obèses.   Étude CARDIO-RENALE • J.-C. Aldigier (France) a rapporté l’incidence des événements rénaux après un an de suivi chez 16 000 hypertendus suivis dans une cohorte française, l’étude CARDIO-RENALE. Cette cohorte a inclus des hypertendus à haut risque CV âgés > 18 ans, sélectionnés par des médecins généralistes et des cardiologues sur l’ensemble du territoire français. L’âge moyen était de 67 ans, 57 % des patients étaient des hommes, l’index pondéral moyen était de 28,7 kg/m2. La PA à l’inclusion était de 143,6 ± 13,9/82 ± 8,9 mmHg. Un débit de filtration glomérulaire < 60 ml/min (DFG, calculé par la formule de Cockcroft-Gault dans 43 % des cas) était considéré comme critère diagnostique d’une insuffisance rénale. L’incidence de nouveaux cas d’insuffisance rénale au cours du suivi était de 5,02 %. Pendant cette période, 18 patients sont entrés en hémodialyse et 2 ont bénéficié d’une transplantation rénale. Une protéinurie > 0,5 g/24 h était observée chez 6,2 % des patients à l’inclusion. Les patients ayant une insuffisance rénale définie par un DFG < 60 ml/min étaient plus âgés (73,7 vs 65,8 ans), plus fréquemment des femmes (59,6 %) mais avaient un profil tensionnel similaire.

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