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Risque

Publié le 08 juil 2012Lecture 2 min

La réponse des deux derniers présidents de la République aux lobbies du tabac : du meilleur au pire

B. DAUTZENBERG, CHU Pitié-Salpêtrière-Charles Foix, Paris


Médecins, nous sommes avant tout au service de nos patients, de la connaissance de la médecine et de la transmission de nos savoirs, mais nous devons être aussi des acteurs politiques au sens de l’organisation de la cité. Dans le domaine du contrôle du tabac, la France vient de vivre la magistrale démonstration de l’influence du président de la République sur les politiques de contrôle du tabac en faisant alterner le meilleur et le pire dans les décisions et dans les conséquences sanitaires et financières de ces décisions.

La France a connu de 2002 à 2007 un des meilleurs résultats du contrôle du tabac jamais observé dans le monde. Ce changement s’est fait dans le calme à l’exception de quelques manifestations de buralistes, plutôt plus, que moins, pilotés par l’industrie du tabac, alors que globalement les revenus que les buralistes tiraient du tabac continuaient à augmenter. Aussi, ce quinquennat fut exemplaire dans le domaine du tabac grâce à une résistance ferme aux lobbyistes du tabac avec le premier plan cancer et le décret Bertrand d’interdiction de fumer.   Lors du quinquennat 2007-2012, la politique objectivement menée s’est opposée à la réduction du tabagisme et a été une catastrophe que des milliers de Français payent dans leurs corps et leurs vies.   Là encore, les résultats en témoignent : une politique calamiteuse en termes de contrôle du tabac a donné des résultats implacables, prenant la vie à une dizaine de milliers de Français qui auraient pu être sauvés si on avait seulement repris en France la politique d’avant 2002. Dans le même temps, cette politique a enrichi les buralistes qui auront par exemple entre 2007 et 2011 reçu en cumulé un milliard d’euros de plus pour vendre le même nombre de cigarettes et a offert des cadeaux à l’industrie du tabac qui va elle aussi recevoir près d’un milliard de plus que sous le quinquennat précédent.   La seule explication plausible pour expliquer cette différence caricaturale entre deux présidents qui avait la même majorité, et ont partagé longtemps le même ministre de la Santé, est la réponse faite au lobbying du tabac, du fait des relations privilégiées des politiques avec l’industrie du tabac.   Chaque jour perdu dans le contrôle du tabac représente 130 millions d’euros dépensés, chaque jour perdu équivaut à 200 morts supplémentaires en France. Le contrôle du tabac doit repousser les lobbies du tabac et trouver un pilote en France, par exemple un haut-commissaire au contrôle du tabac, à l’image de celui de la sécurité routière, comme le propose le rapport remis en mars 2012 par Yves Bur au ministre de la Santé*.   * Yves Bur. Propositions pour une nouvelle politique de lutte contre le tabac. Rapport remis au ministre du Travail et de la Santé, 2012. La République enfumée. Les lobbies du tabac sous Chirac et Sarkozy : du meilleur au pire B. DAUTZENBERG OFT-éditions 2012, Paris, 20 € "Publié dans OPA Pratique"

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